Face au ralentissement de la demande, FranceAgrimer, l’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer, anticipe un léger fléchissement des exportations de blé à destination des pays tiers aussi bien que vers l’Union européenne.
Si l’affaire de la phosphine n’a pas influé sur les perspectives du blé français à l’international que vient de publier FranceAgrimer, la baisse de la demande mondiale l’a néanmoins conduit à revoir ses prévisions à la baisse par rapport à celles de mars.
Sur le marché européen, elles passent de 6,505 millions de tonnes (Mt) à 6,431 Mt et de 10,45 Mt à 10,4 Mt vers les marchés tiers, principalement en raison de la baisse de la demande marocaine.

Le stock attendu en fin de campagne 2022/2023 devrait augmenter de 1,1 Mt à 2,61 Mt. En cumul sur neuf mois, les plus gros acheteurs extra-européens étaient, au 6 avril, le Maroc, suivi de l’Algérie, la Chine, l’Égypte, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Yémen. A neuf mois de campagne, la Chine est devenue, avec des achats à hauteur de 120 Mt, le premier importateur de blé tricolore et stocke massivement pour assurer sa sécurité alimentaire.
Les prévisions pour le maïs fléchissent également par rapport à mars, passant de 3,58 Mt à 3,519 Mt. La baisse est de 41 000 t vers l’UE et 21 000 t au grand export. En orge, les analystes de FranceAgrimer s’attendent en revanche à une hausse de 40 000 t à 995 000 t des exportations, tirées par la demande européenne. Ils estiment également que la fin des restrictions chinoises sur les importations d’orge australienne ne devrait pas impacter les exportations hexagonales, du moins pas avant la campagne 2023/2024.
Au niveau mondial, alors que l’accord sur les céréales en mer Noire a été prolongé de 60 jours, le marché du blé est toujours dominé par l’origine russe avec 45 Mt exportées en 2022/2023. L’appréciation de l’euro face au dollar de 15 % depuis septembre 2022, avec une parité qui reste dans une dynamique haussière, continue de peser sur la compétitivité de la production européenne sur les marchés tiers.
Selon le dernier rapport du département de l’Agriculture des États-Unis, la production mondiale de blé (dur et tendre) devrait atteindre 789 Mt en 2022/2023 et les échanges mondiaux 213 Mt.
Sophie Creusillet