Caravese et Belhaj : renaissance de la clémentine haut de gamme marocaine

C’est l’histoire d’une clémentine marocaine haut de gamme qui pourrait bien (re)conquérir l’Europe. Deux parrains se sont penchés sur son berceau : Canavese et la famille Belhaj. Le premier est Français, d’Aubagne près de Marseille, le second est Marocain. « Nous connaissions depuis vingt ans cette famille marocaine. Lors de la privatisation de terres de la société d’État Sodea qui exploitait près de 100 000 hectares, elle est tout naturellement venue nous voir », explique Christian Métadier, directeur général du groupe Canavese (100 millions d’euros de chiffre d’affaires, 380 salariés en France, 1 700 en Côte d’Ivoire et 120 au Maroc).

Le projet était de reprendre ses terres agricoles ensemble. Une société commune, la CABC (Compagnie agricole Belhaj Canavese), est créée en 2005 pour soumissionner d’abord à un lot de 500 hectares puis à un second de 200 hectares. « Nous n’avions que des relations de commerce avec le Maroc. Nous n’exploitions donc aucune terre et nous ne voulions pas y aller seul », précise Christian Metadier. La famille Belhaj disposait des meilleures garanties. Le père avait été un producteur et l’un des premiers importateurs de clémentines en Europe voici vingt ans. Metteur en marché, il ne voulait pas s’occuper directement de la production. Canavese était, lui, déjà producteur avec les Maraîchers du Midi en Provence depuis quinze ans, mais aussi en Côte d’Ivoire (bananes). « La synergie était totale et il nous fallait un guide au Maroc pour apprendre à bien travailler ensemble », souligne Christian Métadier. 5 000 tonnes d’agrumes ont d’ores et déjà été mises sur le marché. L’été dernier, d’autres plantations ont été faites et produiront dans un an. Quand à la station de conditionnement, elle devrait ouvrir d’ici trois ans à Berkane.

Bénéficiant de baux sur 40 ans dans la plaine de l’Oriental et du Souss, la CABC propose désormais la clémentine de Berkane. La parfaite maîtrise des circuits de distribution de Canavese devrait apporter à ce fruit haut de gamme (commercialisé sous la marque Kini Citrus) de belles perspectives en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Amérique du Nord.

F. D.