Lancée en mars 2010 par Marc Ragouin, la Capex s´adresse aux très petites entreprises (TPE) qui débutent à l´export et n´ont pas accès en direct aux assureurs crédit traditionnels en raison des coûts ou d´un chiffre d´affaires trop faible.
L´initiative de la Capex, une société coopérative d´intérêt collectif (SCIC), a été de mutualiser l´an dernier un contrat d´assurance-crédit Globalliance de la Coface. « Au départ, ce contrat concernait le secteur agroalimentaire. Désormais il est étendu à tous les métiers », explique le fondateur de la Capex. « Notre idée est d´aider les TPE et les primo-exportateurs à démarrer à l´export dans les meilleures conditions jusqu´à ce qu´elles soient capables de s´assurer directement », explique Marc Ragouin. Son objectif : « 80 % des exportateurs français sont des TPE, il est donc important de sécuriser leur poste clients dès les premières opérations pour leur donner le goût et l´envie d´exporter. »
Comment ce dispositif fonctionne-t-il ? Les relations de la Capex avec Coface sont celles d´un client avec un fournisseur, explique Marc Ragouin. L´exportateur qui souhaite bénéficier de l´assurance-crédit doit d´abord ouvrir un compte et, pour ce faire, confier à Coface, via la Capex, la globalité de son chiffre d´affaires à l´export assurable, hors livraisons payées d´avance. Il n´y a pas de minimum de chiffres d´affaires requis. L´entreprise doit également déposer une garantie de 100 euros et régler 100 euros TTC par an au titre de la participation administrative. Les demandes de couverture et la facturation de la prime d´assurance se font ensuite au fur et à mesure des expéditions. Les factures sont garanties à hauteur de 90 % du montant hors taxes facturé et le taux de prime varie en fonction du pays (entre 0,8 % et 1 %). « L´entreprise est libre de quitter la Capex à tout moment », ajoute Marc Ragouin. Par ailleurs, il n´est pas nécessaire d´être adhérent de la SCIC pour pouvoir bénéficier de ce dispositif.
À ce jour, la Capex compte une cinquantaine de bénéficiaires, indique Marc Ragouin. Les ambitions de la Capex ? Consolider, avant de se développer. Pour l´heure, la SCIC – un statut qui permet d´associer des acteurs divers, publics comme privés – fonctionne avec son actionnariat et son capital initial. « Nous proposerons en 2012 à nos bénéficiaires qui auront un an de fonctionnement d´adhérer à la SCIC. Pour l´instant, nous préférons valider la mise en place de notre initiative », confie Marc Ragouin.
Un autre objectif sera d´ouvrir le capital à hauteur de 20 % au secteur public, « afin de pouvoir mesurer la capacité du secteur public à adhérer à une nouvelle idée et leur volonté réelle de soutenir les primo-exportateurs et les TPE ».
Nataša Laporte
« Un dispositif très souple »
Frederik Wilbrenninck, a lancé son commerce en gros de vins, Villevert International Wine Cie, il y a environ un an et réalise 100 % de son chiffre d´affaires à l´export. « Quand j´ai souhaité assurer le risque d´impayés, j´ai reçu une fin de non-recevoir auprès des opérateurs traditionnels, tels que Coface, faute de pouvoir justifier d´un chiffre d´affaires de 2 millions d´euros, ce que, en tant qu´entrepreneur débutant, je ne pouvais pas faire. » C´est par son réseau qu´il a appris l´existence du système mutualisé de la Capex qu´il utilise aujourd´hui. « Chaque fois que je facture un client à l´export, je fais une demande de couverture. Si elle est approuvée, je paie ensuite en pourcentage par facture. » Jusqu´à présent, seule une demande de garantie lui a été refusée car le client n´était pas solvable, et aucun sinistre n´a été enregistré. « Nous avons réussi à écarter le risque », estime-t-il, en qualifiant le dispositif de « très souple ».
Écho similaire du côté de la société Sodimpex Luminaires, qui a utilisé ce dispositif pour une livraison en Côte d´Ivoire. « C´est moins cher et c´est ponctuel », se réjouit Françoise Le Lay, du service commercial.
N. L.