Après quatre années de blocages, le chef de l´Etat a officiellement relancé le 5 avril la dernière phase du projet de canal Seine-Nord Europe, à l´occasion d´un déplacement dans le département de la Somme. Voilà qui ouvre l´étape du choix du maître d´œuvre, baptisé « dialogue compétitif », qui départagera Bouygues et Vinci pour la construction de l´ouvrage. Lequel peut raisonnablement connaître son premier coup de pioche dès 2012.
L´enjeu est de taille : il s´agit de creuser un canal assez profond et large pour accueillir des barges de 4 400 tonnes. Et ce, sur une longueur de 106 km, pour relier les bassins de la Seine et du Nord-Pas de Calais, permettant ainsi à 60 % du trafic fluvial français d´accéder aux 20 000 km du réseau à grand gabarit d´Europe du Nord.
Mieux, l´ouvrage permettra de raccorder les grands ports français du Havre, de Rouen et de Dunkerque à ceux de Rotterdam aux Pays Bas, de Gand, Zeebrugge et Anvers en Belgique. Projet colossal, qui engloutira 4,5 milliards d’euros d´investissements.
Rappelons que le montage financier, très complexe, se partage entre l´Etat, les collectivités territoriales, l´Union européenne et la future entreprise privée retenue pour construire et exploiter l´ouvrage. Il s´agira de Bouygues, candidat dès 2009, ou Vinci et Eiffage, également sur les rangs. Selon le président de la République, le canal Seine-Nord devrait être achevé vers 2016-2017.
Gilles Naudy