Après le grand barrage de Lom Pangar, en construction en aval du fleuve Sanaga, ce serait le barrage de Nachtigal, à 70 kilomètres au nord-ouest de Yaoundé, qui tiendrait la corde. En permettant de réguler le débit de la Sanaga en saison sèche, Lom Pangar va permettre aussi de préparer le lit de nouveaux barrages, tels que Nachtigal dans la région du Centre et Song-Mbengue dans le Littoral. « EDF a déjà effectué plusieurs missions d’études et de discussions sur Nachtigal au Cameroun », selon un observateur économique rencontré sur place, qui avance, avec prudence, que
l’électricien, « à ce stade, ne semble pas se désintéresser du projet » et que, côté camerounais, on montre « un désir d’EDF ».
Est-ce qu’EDF voudrait investir ou se contenterait de la gestion de l’ouvrage ? Il est encore trop tôt pour le dire. Ce qui est sûr, c’est que, côté français, on s’agite. L’Agence française de développement (AFD) se pencherait également sur le dossier. D’autant qu’elle a déjà financé à hauteur de 60 millions d’euros le plan de gestion environnementale et sociale (PGES) de Lom Pangar.
Dans le cas de Lom Pangar – dont le maître d’œuvre est Coyne & Bellier et le constructeur le chinois CWE – les travaux sont financés par la Banque mondiale et la Banque européenne d’investissement (BEI). « Nachtigal se fera, estime un observateur attentif du projet, car il est essentiel à l’équilibre financier du barrage de Lom Pangar ». Selon l’interlocuteur de la Lettre confidentielle, « l’investissement pour ce barrage hydroélectrique devrait représenter au
moins 50 % des droits d’eau devant permettre à l’opérateur Électricité du Cameroun (EDC) de rembourser les prêts effectués pour Lom Pangar ».
De notre envoyé spécial
François Pargny