Signe de l’appétit des entreprises françaises pour l’international, les financements export de la banque publique d’investissement ont doublé en un an.
« C’est une année exceptionnelle pour l’international », s’est réjoui Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance lors de la présentation de son bilan du premier semestre 2021. L’ensemble des financements export a en effet atteint 10,3 milliards d’euros (Md EUR), soit deux fois plus qu’à la même période en 2020 (5,1 Md EUR).
Cette tendance haussière devrait se poursuivre. « Nous devrions atteindre 15 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année », nous a précisé Pedro Novo (notre photo), directeur exécutif en charge de l’export, qui avait déjà dévoilé cette tendance au Moci il y a quelques semaines.
Les garanties export de la banque public sont en nette augmentation en particulier l’assurance-crédit qui a bondi de 157 % à plus de 9 Md EUR, ainsi que les cautions et préfinancements, en hausse de 51 % (713 millions d’euro). Sur ces deux produits, la hausse du montant des contrats est essentiellement liée à d’importantes transactions dans l’aéronautique et la défense.
Les prêts internationaux ont retrouvé leur niveau pré-pandémique
L’assurance prospection (hors A3P), dédiée aux PME exportatrices, est également en hausse (+ 12,7 % à 133 millions d’euros (M EUR). Malgré les restrictions en matière de déplacements, l’adaptation aux formats digital ou hybride a en effet permis aux entreprises de continuer à prospecter.
Le prêt international, destiné au financement des projets internationaux ou du besoin en fonds de roulement, a retrouvé son niveau pré-pandémique. La garantie des projets internationaux (GPI) traduit une nette accélération des investissements internationaux avec une progression de 22 % avant même l’ouverture du dispositif au marché européen, en juillet dernier.
Le crédit export a explosé de 150 %
Le crédit export, adossé à l’assurance-crédit (+ 157 %), a explosé dans les mêmes proportions : + 148,6 % par rapport au premier semestre 2020 (à 184 M EUR). Le nombre d’entreprises concernées est passé de 7 à 14. A noter, la part grandissante de projets en Afrique.
« C’est la mise en lumière d’une action menée depuis 4-5 ans et de la promotion de ces outils de financement, commente Pedro Novo. Beaucoup de pays africains investissent en ce moment, dans la santé, l’énergie, le transport ou encore la défense. On assiste à l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs africains, en recherche de partenaires et d’investisseurs. C’est tout le sens du sommet Afrique-France qui se tiendra le 8 octobre à Montpellier. »
Suivant ce tropisme africain, Bpifrance et Business France ont d’ailleurs lancé cette année un « accélérateur Afrique » destiné aux entreprises françaises souhaitant identifier et exploiter les différentes opportunités de développement sur le continent.
Sophie Creusillet