Lors de la présentation, le 7
février, du bilan du commerce extérieur de la France en 2012, la ministre du
Commerce extérieur, Nicole Bricq, a annoncé deux bonnes nouvelles :
d’abord, la baisse de 7 milliards d’euros du déficit de la France, tombé ainsi
à 67 milliards – baisse encore plus substantielle hors énergie, puisque le
déficit est quasiment divisé par deux à 15 milliards d’euros ; ensuite, la
hausse supérieure des exportations, + 3,1, par rapport à celle des
importations, + 1,2 %.
Les ventes à l’étranger se sont
ainsi élevées à 442 milliards d’euros, pendant que les achats atteignaient 509
milliards. Pour autant, Nicole Bricq a tenu à afficher sa
« lucidité » : 2013 « ne s’annonce pas bien », ce sera
«une année difficile en France et en Europe », a-t-elle ainsi
souligné, alors que la France enregistre encore 59% de ses livraisons en Europe. Et de rappeler que l’objectif fixé à son ministère par le Premier ministre d’une balance commerciale « hors énergie » équilibrée était bien sur « la durée du quinquennat », et non pas année après année…
Un lent rééquilibrage des exportations
Néanmoins, la part de l’Europe en crise dans les ventes françaises diminue : elle était de 61 % un an plus tôt. « Il y a un lent rééquilibrage de nos exportations », s’est
félicite Nicole Bricq. Ce rééquilibrage s’opère en faveur des pays émergents, notamment, où la croissance des ventes françaises est à deux chiffres. Vers l’Asie, les exportations
ont ainsi progressé de 13 % l’an dernier. Grâce à la Chine, au Japon, à l’Asean, le
poids de l’Asie dans les expéditions tricolores a progressé de 1,3 % en un
an. Les exportations françaises ont aussi augmenté de 12 % en Amérique, en particulier en Amérique du Nord. La
ministre a cité aussi la Russie, la Turquie, l’Équateur.
Seule exception : l’Afrique, où elles stagnent, tendance que la ministre n’a pas commenté. Une situation qui n’est pas sans lien avec les perturbations économiques des pays touchés par les suites du Printemps arabe, l’Afrique du Nord ayant un poids prédominant dans les exportations françaises.
Nicole Bricq s’est réjouie que la
France ait « cessé de perdre des parts de marché dans l’OCDE » même si sa part en valeur dans les échanges mondiaux est passée 4,7 à 3,1 % entre 2011 et 2012. Selon les évaluations de ses services, c’est plus précisément la part de marché de la France en volume par rapport à ses partenaires de l’OCDE, qui s’est stabilisée à 6,3 % fin 2012.
Par secteur, l’agroalimentaire, notamment
grâce aux vins et spiritueux, la chimie, les parfums et cosmétiques,
l’aéronautique sont les secteurs de spécialisation de l’Hexagone qui affichent
de « bonnes performances », selon la ministre. L’aéronautique,
en particulier, a connu une année record, avec 1 200 avions livrés au lieu
de 1 154 en 2011. Son excédent commercial a franchi la barre des 20
milliards d’euros. En revanche, l’effondrement de deux marchés historiques en
Europe, Espagne et Italie, a pesé dans le bilan de l’automobile. Les
exportations globales de cette industrie ont ainsi reculé de 5 %.
Nicole Bricq, qui se veut
« raisonnablement optimiste » pour 2013, reconnaît, néanmoins, que si
l’appréciation de l’euro devenait « durable », elle aurait « un
impact sur nos exportations ». Mais a-t-elle tenu à rappeler, « il
n’y a pas que l’aéronautique, il y a aussi le commerce courant ». Et pour
elle, la meilleure façon de gagner des marchés malgré la crise, c’est l’innovation.
François Pargny
Pour en savoir plus
Le moci.com va publier dans les jours qui viennent tous les détails des chiffres du commerce extérieur.
Consulter les résultats du commerce extérieur en 2012 sur le site des douanes et sur le portail de l’Economie et des Finances
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