« Bruxelles n’est pas la capitale de la terreur ». La formule est désormais récurrente dans la bouche des politiciens belges. Après les révélations dans le cadre du volet belge de l’enquête sur les attentats de Paris du 13 novembre 2015, et la paralysie de Bruxelles, en novembre dernier, lorsque les autorités ont décrété l’alerte 4, le pays – en particulier sa capitale – a souvent été présenté, dans les médias internationaux, comme la plaque tournante du terrorisme en Europe.
Le spectaculaire blocage de Bruxelles, appelé ici le « lockdown », aurait d’ailleurs coûté à la Belgique 0,1 % de son PIB au dernier trimestre 2015, selon Pieter Timmermans. Le patron de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) évalue son impact à 350 millions d’euros, dont plus de la moitié concerne Bruxelles. Ce sont surtout les transports, le tourisme et le secteur de la restauration qui ont été le plus touchés. Mais les dommages causés à l’économie belge ne devraient pas durer. « Nous voyons déjà les premiers signes de reprise », a t-il récemment déclaré, estimant néanmoins nécessaire de rétablir l’image de la Belgique à l’étranger.
C’est bien l’objectif du gouvernement de Charles Michel qui, depuis, multiplie les démarches pour redorer le blason du Royaume. Le Premier ministre a chargé un groupe d’experts, coordonné par le gouverneur de la Banque nationale, de plancher sur une série de visites à caractère économique dans plusieurs États étrangers. L’idée est de cibler les pays à forte croissance économique comme les Etats-Unis ou l’Asie, pour y faire étalage des dernières mesures, notamment fiscales, adoptées par son gouvernement. Plusieurs entrepreneurs francophones et néerlandophones auraient aussi été associés à l’initiative.
La tenue du Forum économique de Davos, la semaine passée, a été l’occasion de lancer cette vaste opération de séduction visant à corriger l’image de la Belgique. « Bruxelles reste une ville agréable pour vivre et faire des affaires », a insisté Alexander De Croo, vice-Premier ministre du pays. Selon le libéral flamand, la Belgique serait même devenue l’endroit idéal où investir grâce aux réformes entreprises par le gouvernement fédéral ces 14 derniers mois. Il a aussi évoqué, non sans humour, « le réveil de la force », en référence à Star Wars, lors du Belgian Power Breakfast, organisé dans le cadre du Forum mondial, face à une audience d’une centaine de chefs d’entreprises étrangers.
« Le coût du travail a baissé, lancer une entreprise coûte moins cher, et les impôts sur les revenus ont été abaissés de manière significative, la consommation a donc été stimulée », a-t-il ensuite précisé. Grâce à ces réformes, une solide croissance économique est attendue en Belgique ainsi que la création de 114 000 emplois dans les trois prochaines années, selon les prévisions du gouvernement.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
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