Ce n´est pas une visite en coup de vent que François Baroin, nouveau ministre du Budget et de la Réforme de l´Etat, est venu faire hier à Roissy, premier aéroport de fret d´Europe, a égalité avec Francfort. Une visite en deux temps, qui a duré plus d´une heure.
D´abord sur le site logistique du groupe américain de messagerie Fedex, qui traite en un temps record 1000 tonnes de fret par jour, ensuite dans les locaux des douanes. Un acte politique, qui marque l´attention du ministre pour les questions de sécurité des flux marchands et salue au passage l´efficacité de la Douane de Roissy.
En effet, cette dernière a perçu 1,14 milliard d´euros de droits en 2009. Accompagné d´Alain Chaillé, vice-président Europe du Sud de Fedex et de Jérôme Fournel, directeur général des douanes, François Baroin, interrogeant les opérateurs, s´est fait expliquer la dématérialisation des documents douaniers (avec les progiciels Delta D, C et X), grâce auxquels les marchandises sont dédouanées en 7 minutes.
Un gain de temps salué par le ministre, qui a cependant rappelé : « Il faut un juste équilibre entre sécurité et développement économique ». Ce dernier est aussi le maître de la révision générale des politiques publiques et donc de la restriction des dépenses imposé aux grandes administrations.
C´est pourquoi, Le Moci l´a interrogé sur les moyens qui seraient alloués aux Douanes dans les années qui viennent. Ce à quoi, François Baroin a répondu : « il ne s´agit pas seulement d´une question de moyens », soulignant au passage que cette « administration a largement rempli ses objectifs avec moins de moyens ».
En effet, la Douane a doublé ses saisies en dix ans avec 1 800 agents de moins. Questionné sur les effectifs, le ministre est resté prudent indiquant que, « la politique de modernisation de la Douane serait poursuivie. Nous comptons beaucoup sur les évolutions techniques, les moyens scientifiques ». Sur la question de la lutte contre la contrefaçon, François Baroin a insisté sur la nécessité du « partage de l´information, la coopération avec les autres douane, pour lutter contre les réseaux organisés ».
Gilles Naudy