C´est sous un ciel particulièrement menaçant que s´est ouvert le salon EBACE 2009, le rendez-vous annuel incontournable de l´aviation d´affaires en Europe. Du 12 au 14 mai, ce sont un peu plus de 400 exposants qui se réunissent à Genève. Ils représentent tout ce que la planète compte de constructeurs de jets privés, de compagnies d´aviation d´affaires, de fournisseurs de services et d´aéroports d´affaires.
La crise est venue des Etats-Unis, le principal marché de l´aviation d´affaires. C´est dire que le secteur y est touché de plein fouet. Gulfstream, Bombardier ou Cessna ont déjà annoncé en tout 15 000 licenciements. Un chiffre qui sera revu fortement à la hausse quand les sous-traitants et les équipementiers opèreront à leur tour des coupes sombres. Il faut dire que les clients principaux que sont les grands groupes et les banques internationales sont à l´heure des économies. Selon l´Association européenne de l´aviation d´affaires (EBAA), qui organise ce salon, entre décembre et mai, les mouvements de vols ont chuté de 30 % par mois aux Etats-Unis et de 20 % en Europe. D´autre part, plutôt que d´acheter un nouvel appareil, les propriétaires ont tendance à partager leur avion.
De son côté, Dassault Aviation a annoncé qu´il mettra au chômage technique partiel 2 000 salariés en France entre septembre et fin décembre prochain. Aux Etats-Unis, l´avionneur licenciera quelques centaines de personnes.
Nul n´échappe à la crise. Dans le secteur des jets de poche, l´américain Eclipse Aviation et l´allemand Grob ont tout simplement déposé leurs bilans. Le brésilien Embraer, qui avait misé gros sur ce segment, va devoir revoir ses priorités.
Jean-François Tournoud