Anne Lauvergeon, la patronne d´Areva, a signé, le 4 février, un protocole d´accord avec l´électricien public Nuclear Power Corporation of India Limited (NPCIL), pouvant déboucher sur la construction de six réacteurs nucléaires de troisième génération (EPR) en Inde.
Le protocole d´accord prévoit deux commandes fermes d´ici la fin de l´année et une option sur quatre autres EPR. Le champion français est la première compagnie étrangère à signer un tel accord depuis que l´embargo sur les hautes technologies en Inde est levé.
Areva n´ayant donné aucune estimation officielle avant l´ouverture des négociations, il faut se référer aux évaluations des constructeurs, comme EDF ou EON, selon lesquels un EPR coûterait entre 4 et 6 milliards d´euros.
L´Inde importe 70 % de ses besoins en pétrole et, pour sortir de cette dépendance de l´or noir, elle veut porter la part du nucléaire dans la consommation électrique à 25 % d´ici à 2050. Ces ambitions, qui nécessitent une coopération avec les grands acteurs du nucléaire, ont été rendues possibles à partir de septembre 2008, avec la fin de l’embargo sur la fourniture de technologies nucléaire qui frappait le pays depuis 1974. Aujourd´hui, les 17 réacteurs nucléaires en activité livrent moins de 2,5 % de l´électricité du pays, d´après le Commissariat à l´énergie atomique (CEA).
De façon concrète, la dixième puissance mondiale veut se doter de 60 000 mégawatts supplémentaires d´origine nucléaire. Ce sont 100 milliards d´euros qui devront alors être déboursés sur une période de quinze ans. Les entreprises françaises peuvent espérer arracher jusqu´à 20 milliards d´euros. Après le voyage de Nicolas Sarkozy en Inde en janvier 2008, Paris et Delhi avaient signé en septembre un accord de coopération nucléaire civil.
François Pargny