Le
20 avril à Paris, Ubifrance a
organisé une matinée sur l’Algérie, en présence de l’ancien Premier
ministre,
Jean-Pierre Raffarin, et du ministre algérien de l’Industrie, des PME et
de la
promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi avec pour axe principal
la volonté de privilégier le partenariat entre PME des deux pays. Pour
l’agence publique,
c’était aussi l’occasion de promouvoir le forum de partenariat Algérie-France, qu’elle organise à Alger entre le 29 et le 31 mai, juste avant la Foire
internationale d’Alger(1er-6 juin).
Alain Boutebel, le directeur de
la Mission économique Ubifrance à Alger, a ainsi insisté sur le fait que les
entreprises qui vont participer au forum de partenariat – une centaine
françaises et plus de 300 algériennes – opèrent dans des secteurs « qui
collent parfaitement au grand plan quinquennalde 286 milliards de dollars
et à la stratégie de développement de l’Algérie : infrastructures,
construction, machinisme agricole, agriculture, santé, énergies
renouvelables ».
A l’occasion du forum,
Jean-Pierre Raffarin fera un nouveau point sur l’avancement des grands projets
d’entreprises françaises en Algérie – comme l’implantation de Renault ou
l’investissement de Total dans un vapocraqueur – une mission que lui a confiée Nicolas
Sarkozy. Aujourd’hui, l’envoyé spécial du président français estime qu’il faut
« privilégier le partenariat entre petites et moyennes entreprises ».
Selon l’ancien ministre français des PME, « les Algériens ont la volonté
d’avancer, de créer de l’emploi et des partenariats positifs ».
Comme Jean-Pierre Raffarin,
Mohamed Benmeradi a insisté à plusieurs reprises sur la nécessité de créer des
emplois. L’Algérie est confrontée à des revendications sociales. Les mouvements,
qui engagent plusieurs catégories de la population (professeurs…), n’ont pas
été évoqués à Paris. La résolution du chômage est, toutefois, un enjeu majeur
pour l’Algérie, comme pour ses voisins, et Mohamed Benmeradi soulignait à Paris
que « si la réalisation d’un vapocraqueur peut donner des résultats dans
les quatre à cinq ans », il « est plus facile d’avoir des résultats
concrets dans les prochains mois dans le cadre de coopérations entre
PME ».
Par ailleurs, le ministre
algérien a promis que « des mesures importantes » seront prises
« pour prendre en compte les inquiétudes des PME » françaises. Des
propos faisant écho au discours prononcé quelques minutes plus tôt par Philippe
De Brauer, président de la Commission internationale de la Confédération
générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), selon lequel les PME françaises ont besoin « de règles
plus sûres », sous peine « de casser la dynamique de leurs
investissements ».
« La règle 51/49 », qui
oblige un étranger à céder la majorité d’une entreprise ou d’un projet nouveau
à un investisseur local, n’a pas non plus été évoquée. Cette règle a été très
décriée, surtout en France. Et de fait les investissements directs étrangers
(IDE) ont baissé en Algérie. Mohamed Benmeradi a seulement promis la création
d’un véritable guichet unique pour les investisseurs, clouant ainsi au pilori
l’Agence nationale de développement de l’investissement (Andi). Sans, toutefois,
citer l’Andi, il a qualifié « le guichet unique actuel de simple boîte aux
lettres », adressant « les requêtes des investisseurs aux administrations concernées ».
Enfin, pour montrer l’intérêt que
représente son pays pour les PME de l’Hexagone, le ministre algérien a exhorté
les PME de l’Hexagone à s’intéresser aux programmes d’importations de pièces
détachées de plus de deux milliards de dollars par an, développé par les
compagnies publiques d’hydrocarbures Sonatrach et Sonelgaz. Il « compte
sur le partenariat avec la France pour que la sous-traitance se développe sur
place ».
François Pargny