A l’occasion d’un webinaire organisé et animé le 14 septembre par le Comité Afrique France de la CCI Paris Ile-de-France international, la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF) a mis en avant des opportunités d’investissements à moyen et long terme, en lien avec les priorités de développement économique d’Alger.
Premier investisseur en Algérie (hors hydrocarbures) avec un stock d’investissements de 2,65 milliards d’euros et deuxième fournisseur (3,36 milliards de dollars US exportés en 2020) derrière la Chine, la France reste un partenaire privilégié du marché algérien. « Les investissements français se concentrent dans trois secteurs, la finance, l’industrie manufacturière et l’industrie extractive » a rappelé Halim Ammar Khodja, directeur adjoint de la CCIAF.
Les entreprises françaises y ont notamment fortement investi dans le secteur financier (965 millions d’euros), dans l’automobile (291 millions d’euros) grâce au groupe Renault, dans la pharmacie (146 millions d’euros) avec Sanofi, et dans l’agroalimentaire (143 millions d’euros).
Des opportunités dans l’agriculture, le transport, la santé, les TIC…
Mais aujourd’hui d’autres opportunités se présentent sur le marché algérien, d’autant que développer les investissements étrangers fait partie des priorités du gouvernement à Alger, qui souhaite réduire les importations et promouvoir l’export vers d’autres pays africains.
« Les opportunités d’investissement sont nombreuses dans des secteurs aussi diversifiés que l’agriculture, la santé, le B-TP, les Mines, le transport et les nouvelles technologies de l’information » a exposé Halim Ammar Khodja.
Outre l’industrie agroalimentaire (40 % du PIB du pays) qui a reçu, en 2020, 299 millions d’euros d’importations d’équipements grâce à la volonté du pays de produire localement, le secteur agricole est porteur actuellement. « Il a besoin d’équipements pour satisfaire la volonté des autorités publiques de la développer dans le sud de pays » selon le dirigeant de la CCI Algéro-Française.
Avec 445 projets en cours de validation, le secteur de la Santé recèle également nombre d’opportunités d’investissement.
6 000 km de voies ferrées et une autoroute dans les Hauts Plateaux
« Dans le transport, le pays projette la construction de 6 000 km de chemin de fer et le métro d’Alger prévoit une extension de 25 km sur les 15 km déjà réalisés, sans compter le projet d’une autoroute dans les Hauts Plateaux » a également détaillé Halim Ammar Khodja.
L’Algérie a aussi un programme de construction de 300 000 logements neuf par an. Le secteur de la plasturgie, qui représente le premier marché en Afrique du Nord et le troisième du continent africain, va développer 20 projets d’ici à 2024 d’un montant global de 36 milliards de dollars US.
« Dans les technologies de l’information, le pays doit déployer 11 000 km de fibre optique, dont 2 400 sont déjà mis en place. Il faut dire que les Algériens sont adeptes d’Internet avec 43,5 millions d’abonnés, dont 39 millions sur téléphone mobile » a encore révélé Halim Ammar Khodja.
S’intéresser davantage à Oran, Constantine et Bejaia
Sur un marché algérien concurrentiel où les entreprises italiennes, allemandes et espagnoles sont très agressives, les investisseurs tricolores doivent élargir leur présence sur le territoire pour saisir des opportunités dans les grandes villes du pays hors de la capitale.
« Très concentrés à Alger, les investisseurs français devraient davantage s’intéresser aux opportunités d’affaires que leur offrent les villes d’Oran, de Constantine et de Bejaia » a recommandé le dirigeant de la CCIAF.
Mais pour réussir, les entreprises devront aborder le marché algérien en suivant la règle des trois P : présence, patience et persévérance. « La présence dans le pays permet de développer son réseau, le réseau construit la confiance et la confiance apporte les affaires » a conclu Halim Ammar Khodja.
Bruno Mouly
*Le site de la CCIAF : www.cciaf.org/