Reléguée au second plan de la couverture médiatique par l’« exception
culturelle », l’agriculture n’en a pas pour autant été oubliée dans les « lignes rouges » du mandat de négociation confié à la Commission européenne par les Etats membres pour l’accord de libre échange avec les Etats-Unis. « Stéphane Le
Foll et Nicole Bricq ont fait inscrire dans le mandat de négociation des
garanties pour nos lignes rouges agricoles et alimentaires », peut-on lire dans
un communiqué du ministère de l’Agriculture. Pas question donc d’accepter les
OGM ou poulets chlorés « made in USA », une position sur laquelle Paris est apparue beaucoup moins isolée.
Sur le dossier des « préférences collectives »,
Paris a aussi obtenu des garanties sur le maintien des acquis européens et la
non-remise en cause des législations nationales. S’agissant des indications
géographiques (IG) protégées, la France a également soutenu un haut niveau
d’exigence afin que l’accord conduise à une protection effective et traite les
cas d’usurpation notamment dans le domaine des vins et spiritueux. « Dans
ce débat, il faut être extrêmement vigilants et il fallait donner les lignes
rouges à ne pas dépasser pour éviter qu’il y ait des détournements d’un certain
nombre d’appellations », a souligné Stéphane Le Foll, rappelant que les
États-Unis étaient « toujours tentés de récupérer ou d’utiliser un certain
nombre d’appellations pour des buts commerciaux ».
Une prudence dont s’est félicitée la Fédération européenne
des vins d’origine (EFOW). Selon ses responsables, l’absence de protection
permet aux Américains d’utiliser des noms d’IG tels que Chianti, Porto,
Champagne, Jerez, Tokay sur leurs vins aux États-Unis et de profiter ainsi de
la notoriété des vins européens.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles