Un soutien sans faille de l’opinion publique, sur chacune des deux rives de l’Atlantique, sera indispensable pour qu’un accord de libre-échange (ALE) devienne réalité, ont avertit les parlementaires européens lors d’une audition de Karel de Gucht la semaine passée à Bruxelles.
A droite comme à gauche de l’échiquier politique, plusieurs députés ont rappelé les divergences profondes entre l’UE et les États-Unis sur les questions liées à l’agriculture, l’alimentation et la santé, tel que le bœuf aux hormones, les OGM, et les indications géographiques. Le président de la commission du Commerce international, le Portugais Vital Moreira (S&D) estime que les chapitres du commerce des animaux et des normes phytosanitaires seront les plus grands sujets de discorde des futures négociations. L’écologiste Yannick Jadot a aussi souligné les divergences profondes sur la notion de service public, sur les services culturels et l’audiovisuel. « Ces divergences renvoient à des préférences collectives et des choix de société qui ne pourront être ni ignorés ni rabaissés pour faciliter les négociations », a-t-il insisté. Le commissaire au Commerce a lui aussi reconnu «l’existence de différences culturelles gigantesques » qui, seront, selon lui, « les questions les plus difficiles à surmonter». Il présentera à la mi-mars au Conseil son projet de mandat de négociation dans l’espoir de lancer les pourparlers à la mi-juin.