Le ministère de l’Economie
possède deux instruments financiers, bien connus des entreprises tournées vers
l’international : le Fasep (Fonds d’étude et d’aide au secteur privé) et la RPE (Réserve pays émergents).
Ils ont fait l’objet d’une large présentation de la part de la Direction général du
Trésor (DG Trésor), mais aussi de discussions parfois très techniques sur leur
fonctionnement et leurs avantages avec leurs bénéficiaires, à l’occasion de la
réunion de lancement, le 9 janvier, de la marque à l’export French Solar
Industry. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) avait vu grand, en
réunissant plusieurs ministres et les grandes administrations concernées.
Dans les énergies renouvelables le Fasep a jusqu’à présent été utilisé dans 45
dossiers pour un montant de 20 millions d’euros. « Ce sont des subventions
accordées pour préparer de futurs projets d’infrastructure dans les pays en
voie de développement. Et leur taille, si la moyenne est de 400 000 euros,
varie en fait entre 100 000 et 600 000 euros », a détaillé
Shanti Bobin, adjointe au chef de bureau « aide projet » au Trésor.
Reste que « monter un dossier demande six mois, ce qui ne correspond pas à
la rapidité nécessaire dans un secteur de haute technologie « où tout va
très vite », ont regretté tour à tour plusieurs industriels.
Un manque de flexibilité qui est encore plus patent quand il s’agit de la Réserve pays émergent,
l’instrument de prêt de l’aide-projet de Bercy, qui, dans la pratique, n’a été
utilisé dans les énergies renouvelables qu’une seule fois. « Le montage
juridique et financier est sans doute un peu complexe, surtout pour des
PME », convient Shanti Bobin. Mais ce n’est pas le seul obstacle, affirme
les membres du SER.
La RPE permettant
de financer l’acquisition de biens et services, avec 70 % d’origine française
au minimum, les entrepreneurs se retrouvent « bloqués » dans deux cas
précis, déplore Aurélien Maurice, le directeur de l’activité solaire d’Alstom
Renewable Power. D’abord, « pour une technologie peu développée dans l’Hexagone,
comme le solaire thermodynamique à concentration (CSP) qu’utilise Alstom
Renewable Power pour construire des centrales solaires, il est impossible
d’atteindre cette part avec des fournisseurs français », assure ce
dirigeant. Dans certains contrats internationaux, affirme-t-il encore, cette
condition « ne peut non plus être remplie » parce que les Etats
imposent leur propre part locale. Et, dans le cas de l’Afrique du Sud, elle
peut s’élever à 45 %, relève Aurélien Maurice.
F. P.