Confronté à la baisse, voire la suppression des budgets français de promotion et d’accompagnement des interprofessions, la Société pour l’expansion des ventes des produits agricoles et alimentaires (Sopexa) a décidé de trouver un nouveau relai de croissance dans l’Union européenne (UE). C’est pourquoi « nous venons de recruter Hélène Bourgade, spécialiste de l’agroalimentaire du cabinet de conseil Euroquality qui possède une expérience de la gestion des projets européens et du montage de consortiums entre entités de différents pays », livre ainsi à la Lettre confidentielle Anaïs Maury, toute nouvelle directrice de la Communication de Sopexa, fonction qu’elle cumule désormais avec ses missions de chef de cabinet du président Jean-René Buisson (voir rubrique « Nomination »).
Les interprofessions françaises sont prioritaires
Ingénieure, diplômée d’AgroSup Dijon, Hélène Bourgade pilotera le pôle « Affaires européennes », qui était autrefois intégré au pôle « Europe et collectivités ». « Il y a de notre part une vraie volonté de se positionner pour les interprofessions françaises, c’est notre priorité, même si, reconnaît Anaïs Maury, nous pourrions très bien aussi travailler pour des interprofessions des 26 pays où nous sommes implantés ».
A l’heure actuelle, la Sopexa, société anonyme de droit privé dont les actionnaires sont des interprofessions françaises ou la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), réalise déjà 20 % de ses ventes avec la promotion de produits étrangers, avocat mexicain pour le marché japonais ou canadien, vin chilien ou encore café costaricain. « Pour nous, l’Europe est un véritable enjeu pour demain. Les budgets que l’Union européenne consacre à la promotion des produits agroalimentaires sont en augmentation », pointe Anaïs Maury. En avril dernier, la Commission européenne a ainsi adopté 41 programmes, représentant une somme globale de 130 millions d’euros sur trois ans, dont la moitié en provenance du budget européen.
Hélène Bourgade, qui prend ses fonctions, va devoir se familiariser avec l’agence de communication et de marketing agroalimentaire, fondatrice du Sial (Salon international de l’alimentation, à Paris), au moment où l’entreprise va sans doute connaître de nouvelles évolutions : ses activités pour le compte de l’État sont progressivement cédées à Business France et la Sopexa, dans un contexte difficile, serait prête, dit-on dans les milieux de l’agroalimentaire, à faire entrer dans son capital Comexposium, géant français des expositions et évènements, organisateur notamment du Sial.
La responsable des Projets européens reste basée à Paris
« Hélène Bourgade va être proactive pour accompagner encore plus les interprofessions françaises et recevoir des missions de haut niveau de la part de la Commission européenne », insiste Anaïs Maury, ce qui l’amènera à effectuer de nombreux déplacements à Bruxelles. Pour autant, Hélène Bourgade restera basée à Paris. La responsable des Projets européens travaillera ainsi directement avec la direction « Intelligence économique » de Sopexa pour assurer une veille institutionnelle et concurrentielle et accompagner les clients du groupe dans la rédaction de propositions adaptées au nouveau règlement Promotion de l’UE.
Quant à l’agence de Sopexa en Belgique, « sa montée en puissance n’est pas programmée », assure à la LC Anaïs Maury. Une évolution dans ce sens ne pouvant être envisagée que dans le temps, en fonction des résultats et des besoins. Sopexa envisage, par ailleurs, d’étendre son réseau de 26 agences, mais pas en Europe.
François Pargny
Pour prolonger :
Lire dans de précédentes éditions :
–Sopexa/Business France : le transfert des mini-expositions, rencontres d’acheteurs, Pavillons France confirmé
–Sopexa/Business France : après l’accord de principe sur le transfert d’activités publiques, reste à préciser les modalités…
–Bassel Siblini nommé directeur Proche et Moyen-Orient de Sopexa
–Agroalimentaire : Sopexa Polska travaille à 90 %… pour la Pologne