Face à « la déprime à la
caisse » des consommateurs français, selon l’Association nationale des
industries alimentaires (Ania), les professionnels font grise mine. « On a
beau mieux résister que les autres industries manufacturières », concédait
Jean-René Buisson (notre photo), son président, lors de la présentation du bilan 2012 du
secteur, le 16 avril, les marges diminuent et les défaillances d’entreprises
augmentent. Du coup, après avoir augmenté de 2,3 % à 160,9 milliards d’euros en
2012, le chiffre d’affaires ne devrait pas progresser de plus de 0,5 % cette
année.
Seule lumière – bien que la
France ait perdu son rang de quatrième exportateur mondial au profit du Brésil,
rappelle l’Ania – l’excédent commercial a progressé, passant de 8,2 à 9,2
milliards entre 2011 et 2012. Un gain, qui résulte, toutefois,
presque exclusivement du poste « boissons », alors même que les vins et spiritueux
composent déjà la principale composante du solde positif.
Le 3 décembre dernier, le
ministère du Commerce extérieur avait identifié la Chine comme « le pays
avec le plus fort potentiel d’importations de produits agroalimentaires sur les
cinq prochaines années », précisant que ses achats augmenteront de plus de
32 milliards d’euros d’ici 2017. Un mois après, en janvier 2013, Nicole Bricq
et le ministre délégué à l’Agroalimentaire Guillaume Garot installaient le
Comité Asie, un think tank présidé par Michel Nalet, directeur général
Communication et relations extérieures du groupe Lactalis et président de la commission Développement
des exportations de l’Association nationale des industries alimentaires.
Une instance de dialogue, dont le
rôle est d’identifier les freins à l’export et de proposer des idées innovantes
pour les lever. « Nous y sommes favorables, d’autant que c’est nous que le
pilotons, indiquait, le 16 avril, en réponse au Moci, Jean-René Buisson.
« FranceAgrimer nous a laissé la main et il y a une volonté politique que
les industriels réussissent », s’est-il encore félicité, tout en
regrettant, toutefois, la lourdeur de la structure. Selon
lui, un « simple bureau de cinq personnes » suffirait.
François Pargny
Pour en savoir plus :
Fichier joint : communiqué
de presse de l’Ania