« Le match a été physique en 2009, mais les lignes ont tenu ». Dans la bouche de Benoît Tarche, le chef du bureau agroalimentaire d´Ubifrance (Agrotech), cette comparaison sportive prend tout son sens. La France, quatrième exportateur mondial dans ce secteur (43,9 milliards d´euros), derrière les Etats-Unis (72,1 milliards), les Pays-Bas (62,3 milliards) et l´Allemagne (50 milliards), a, certes, subi une baisse de 10,8 % de ses exportations, mais « le niveau de production a été préservé et l´érosion du chiffre d´affaires limitée », note Agrotech, dans un communiqué de presse du 3 mars.
En 2009, note-t-on chez Ubifrance, « nombre d´importateurs, par attentisme ou, le plus souvent, par manque de financement, ont été contraints de suspendre leurs achats et de puiser dans leurs stocks ». Mais les marchés n´auraient pas pour autant fléchi. Les entreprises françaises n´auraient, d´ailleurs, pas baissé « la garde », selon Benoît Tarche, qui se félicite, notamment, des bons résultats des dernières Rencontres agroalimentaires : au total, 60 sociétés françaises ont ainsi bénéficié de 260 rendez-vous avec des experts pays ou produits, le 3 mars dernier, dans les locaux d´Ubifrance. « Depuis octobre, un rebond semble se dessiner », observe prudemment Benoît Tarche.
L´an dernier, les vins et les spiritueux ont beaucoup souffert, avec un recul des exportations de 17 %. La chute a été encore plus brutale pour les céréales (- 25 %) et inférieure pour les produits laitiers (- 10 %) et carnés (- 8,7 %). Globalement, la part de marché de la France a glissé de 0,5 % en moyenne avec les dix premiers pays clients. Seul gain, en Espagne où elle est montée de 15,8 % en 2008 à 16,7 %.
La France réalise la moitié de ses échanges agroalimentaires avec ses partenaires de l´Union européenne. Mais Agrotech note aussi une hausse continue des ventes en Asie depuis 2007. Les livraisons de vin en Chine, par exemple, ont continué à progresser l´an dernier.
François Pargny