Le secrétaire d´Etat au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, a présenté, le 16 février, un nouveau plan d´action à l´export, consacré à l´agroalimentaire et aux arts de la table, en présence de la ministre de l´Economie, Christine Lagarde, et du secrétaire d´Etat au Commerce, à l´artisanat, aux PME, au tourisme, aux services, aux professions libérales et à la consommation, Frédéric Lefebvre.
La gastronomie française a beau être inscrite par l´Unesco au patrimoine international immatériel (depuis le 16 novembre dernier), la part de la France sur le marché mondial agroalimentaire est tombée de 9 % il y a onze ans à 6,4 % en 2009, pendant que celle de l´Allemagne s´est élevée de 6 à 7 %. Le voisin d´outre-Rhin est ainsi devenu le premier exportateur européen depuis 2007, ce que Pierre Lellouche « a du mal à accepter », a-t-il reconnu. « La campagne que nous lançons, So French So Good, vise à inventer, à créer une marque qui donne envie de consommer français », a-t-il expliqué, lui qui « rêve de voir un jour figurer So French So Good sur les fuselages des Airbus d´Air France – KLM, sur les devantures de croissanteries et de boutiques françaises à l´étranger ».
« La campagne sera mondiale », a précisé le secrétaire d´Etat au Commerce extérieur. Toutefois, douze pays seront plus particulièrement ciblés : Allemagne, Belgique, Brésil, Chine, Emirats Arabes Unis, Espagne, Etats-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie et Suède. Au total, quelque 170 opérations et salons seront menés dans le cadre de So French So Good. Différents outils de promotion commerciale seront utilisés : films, site Internet dédié, création de kits « Maisons de la gastronomie française », modulables et adaptables à différents types de manifestations (salons, etc…). Les premiers clips seront lancés en France au Salon international de l´agriculture SIA (Paris, 19-27 février) et au Japon au Salon international de l´alimentation et des boissons Foodex (Tokyo, 1er-4 mars).
« Le site Internet doit être lancé dans les 15 jours », a assuré, pour sa part, Christine Lagarde. « Les PME françaises pourront s´y inscrire. Il permettra aussi de trouver la meilleure croissanterie de Shanghai ou fromagerie de Delhi », a précisé Pierre Lellouche. « L´Etat mobilise le réseau public : l´appareil diplomatique, les 180 conseillers commerciaux dans le monde, le réseau des vendeurs d´Ubifrance », a-t-il également indiqué. Quant au financement de la campagne, l´Etat a décidé de délivrer un budget d´amorçage de deux millions d´euros, qui doit permettre « d´accompagner à l´international environ 4 000 entreprises », selon Christophe Lecourtier, directeur général d´Ubifrance.
La campagne ne pourra pas fonctionner sans une « mobilisation générale » et un « partenariat public privé », qui doit être « gagnant-gagnant », a prévenu Pierre Lellouche. L´Etat, qui a confié la gestion de la campagne à Sopexa, devrait rapidement annoncer les noms de grandes entreprises de l´agroalimentaire, des arts de la table et de banques acceptant de devenir les premiers sponsors de la campagne. « Le ticket d´entrée est moins cher qu´un spot télé », a assuré le ministre.
Frédéric Lefebvre, pour sa part, va présider un comité de pilotage, réunissant le monde de la restauration, les métiers de bouche et les représentants des artisans. « Avec So French So Good, nous allons aussi importer des touristes qui découvriront ainsi la qualité française », a insisté le secrétaire d´Etat au Commerce. Par ailleurs, les deux secrétaires d’Etat se sont félicités du fait que, dans la distribution, la France soit « puissante et meilleure que l´Allemagne ». Ils veulent tous deux convaincre les groupes français de la distribution, très présents à l´international, de mieux valoriser le made in France dans leurs magasins à l´étranger.
François Pargny