Dov Zerah, le directeur général de l’Agence
française de développement (AFD), s’est-il « fait taper sur les doigts »
suite au financement de 100 millions d’euros accordé par l’AFD en novembre 2012
pour la première tranche de la centrale solaire de Ouarzazate, au
Maroc ? La Lettre confidentielle (LC) lui a posé la question, lors de la
présentation du bilan 2012 de l’AFD, le 23 avril. Réponse de l’intéressé, qui,
tout sourire, a montré ses mains à l’assistance : « comme vous
pouvez le voir, j’ai encore tous mes doigts ». Et pourtant…
Candidat à sa
propre succession à la tête l’agence, Dov Zerah cumule deux handicaps. Bien
qu’appartenant à la même promotion de l’Ena que François Hollande, la promotion Voltaire,
il a été nommé par Nicolas Sarkozy. Mais surtout, c’est « cette affaire »
de la première tranche de la centrale de Ouarzazate « qui passe mal auprès
de Bercy et du Quai d’Orsay, ces deux ministères assurant la tutelle de l’AFD », confie à la LC un responsable économique qui « a trempé » dans
« l’histoire ».
En l’occurrence, l’AFD aurait voulu participer coûte
que coûte au financement de l’ouvrage, aux côtés de la Banque européenne
d’investissement (BEI) et de la KfW allemande, alors qu’elle savait dès son
lancement que ce projet, pour des raisons d’ordre technique, ne pourrait pas bénéficier à une quelconque offre française. « Or, aujourd’hui, s’il n’est pas
question de revenir sur le principe de l’aide déliée, compte tenu de la
conjoncture difficile et de la raréfaction des ressources publiques, l’État
français, s’il verse 100, veut non pas un retour de 100 mais au moins un petit
quelque chose », explique l’interlocuteur de la LC.
Selon ce
responsable, l’AFD aurait « doublé » les ministères de l’Économie et
des Affaires étrangères pour avoir l’honneur de figurer « dans ce club très select formé avec
la BEI et la KfW ». Comme il s’agissait d’un financement international,
précise-t-il, « le projet a été entériné au cours d’une réunion
tripartite, Bercy comme le Quai d’Orsay n’ayant pas été conviés ».
F.P