C´est inédit. Bruxelles a lancé, la semaine dernière, le premier appel d´offres paneuropéen. Cette procédure de sélection s´adresse à des opérateurs de services de communication par satellite.
A travers cette opération, la Commission européenne ambitionne de mettre à la disposition de tous les consommateurs européens – même ceux qui résident au fin fond du Massif central ou dans les Carpates – des offres de connexion à Internet haut débit, de télévision sur mobile ou d´assistance médicale à distance. Le satellite est la seule technologie qui permet de fournir ce type de services pour un territoire de l´échelle de celui de l´Union européenne. Une fois que Bruxelles aura désigné un prestataire, les 27 Etats membres devront accepter ce choix et ne pas soumettre l´heureux élu à des procédures nationales.
C´est une décision, adoptée le 5 juillet dernier par le Parlement européen et le Conseil qui a rendu possible le lancement de cette procédure de sélection inédite. Les 27 n´ont mis que dix mois pour s´entendre sur le sujet, un « délai record » s´est félicitée, dans un communiqué du 7 août, Viviane Reding, la Commissaire chargée des télécommunications. Si les négociations ont été aussi rapides, c´est parce que l´offre, que Bruxelles souhaite voir émerger, est totalement innovante en Europe (donc pas accaparée par des opérateurs nationaux). Martin Selmayr, porte-parole de la Commission, interrogé par Le Moci, espère que cette opération créera « un précédent » qui servira plus tard à l´unification des marchés de téléphonie mobile.
Les entreprises intéressées (et capables d´investir des centaines de millions d´euros dans ce projet) doivent déposer leurs candidatures avant le 7 octobre prochain. Bruxelles espère que le processus de sélection sera achevé au début de l´année 2009 et que les premiers satellites seront lancés quelques mois plus tard.