Officiellement bouclé dès lundi dernier lors d´une cérémonie officielle, le volet contrats de la visite de Kadhafi à Paris s´élève globalement à plus de 10 milliards d´euros, indiquait l´Elysée dès un communiqué du lundi 10 décembre. Qui ajoutait aussi dans la foulée que ces contrats représentaient « l’équivalent de 30.000 emplois garantis sur 5 ans pour les Français ».
Lors d´une rencontre mercredi 12 décembre avec les chefs d´entreprise français, le guide libyen a lui-même pondéré cet élan, indiquant que les contrats étaient « en négociations, d’autres en cours d’exécution » (AFP). « Ce genre de gros contrats est négocié longtemps à l’avance. Et ce sont des investissement de très long terme », a relativisé l’analyste Nicolas Bouzou, cité par l´AFP. Ajoutant que « si entre 5 et 10 milliards sont récupérés au final ce sera pas mal ». Même son de cloche dans l´Express du 12/12, pour l´économiste Jean-Louis Levet qui relativisait cette diplomatie du chéquier : « [Ces montants] seront souvent étalés sur de longues années. Surtout, ils ne masquent pas la faiblesse récurrente des PME à l´export ».
Ce que l´on sait en définitive? Pas grand-chose : la vente d’au moins un réacteur nucléaire civil (pour Areva), de 21 avions (pour Airbus), et des espoirs » de ventes d’armes, notamment de 14 avions de chausse Rafale (de Dassault), a indiqué l´AFP. Mais visiblement, rien n´est acquis fermement et définitivement, comme le soulignait dès mercredi Libération, puis Le Monde jeudi.
En séance des questions de la presse cette semaine, le porte-parole de l´Elysée David Martinon, a parlé désormais d´une simple « perspective » de 10 milliards, la qualifiant de « très encadrée ». Il a ajouté que « la négociation n´est pas terminée, qu´elle est en cours, dans un cadre exclusif entre la France et la Libye ». Il a évoqué aussi la question de la création de l´espace méditerranéen cher à Nicolas Sarkozy, qui a demandé à la Libye de s´y impliquer. Laquelle a reçu favorablement cette proposition.