Alarmantes. Telles sont les dernières Perspectives économiques de l´Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), présentées ce mercredi 4 juin. L´institution, basée à Paris, prévoit en effet pour 2008 un taux de croissance de 1,8% du PIB (produit intérieur brut) de ses 30 pays membres et de 1,7% en 2009, contre 2,7% en 2007. Aucune économie n´échappe à ce ralentissement anticipé par l’OCDE: le taux de croissance attendu aux Etats-Unis est de 1,2% en 2008 et de 1,1% en 2009 (contre 2,2% en 2007); en France, il est de 1,8% pour 2008 et de 1,5% en 2009 (2,1% en 2007); en Espagne, il est de 1,6% en 2008 et de 1,1% en 2009 (3,8% en 2007)…
Selon Jorgen Elmeskov, le chef du département des affaires économiques au sein de l´OCDE, cette contraction généralisée est due à « la tourmente qui s´est emparée des marchés des capitaux », au « refroidissement des marchés du logement » et à « la forte hausse des prix des matières premières ».
En revanche, élément positif, l´OCDE estime que le dynamisme du commerce mondial ne va pas se démentir. Les échanges devraient progresser de 6,3% en 2008 et de 6,6% en 2009 (en 2007, ils ont crû de 7,1%). Autre bonne nouvelle : « la bonne santé relative des économies émergentes va soulager les pays de l´OCDE », estime l’expert.
Fermeté conseillée
Dans ce contexte, l´organisme, fondé en 1961, établit, en outre, plusieurs recommandations. Il conseille notamment aux établissements financiers de « remédier à la pénurie de fonds propres au moyen d´injections d´argent frais et de cessions d´actifs plutôt que par une compression du crédit ». La situation sur les marchés financiers s´est améliorée depuis mars dernier mais « nous ne sommes pas encore sortis d´affaires » souligne J. Elmeskov. Par ailleurs, « le renchérissement très sensible de l´alimentation et de l´énergie suscite des revendications en faveur de mesures compensatrices » s´inquiète l´OCDE qui enjoint les gouvernements à ne pas céder à ces appels.