Alors que la production industrielle de l´Allemagne s´effondre depuis un an, la hausse de 0,3 % de son produit intérieur brut au deuxième trimestre est plutôt une bonne nouvelle.
Pour autant, il serait prématuré de parler de reprise. L´activité est largement soutenue par le plan de relance gouvernemental en faveur de l´investissement dans la construction publique et surtout de la consommation des ménages. Le marché automobile a ainsi été dopé par la généreuse prime à la casse, pouvant atteindre jusqu´à 2 500 euros en contrepartie de l´abandon de sa vieille voiture. Le succès de la mesure a été tel que l´enveloppe publique est pratiquement épuisée. Et le système ne sera pas reporté, a déjà annoncé le gouvernement de coalition.
A quelques semaines des élections législatives, le 27 septembre, la CDU (droite) et le SPD (gauche) se gardent bien de verser dans l´euphorie. Surtout que les chiffres du commerce extérieur doivent aussi être relativisés. Certes, la balance a été positive de 11 milliards d´euros en juin, après 10,2 milliards en mai. Toutefois, si les exportations ont gagné 7 % d´un mois sur l´autre, certains secteurs sont en recul de 20, 35, voire 40 % depuis un an. De même, les importations ont augmenté de 6,8 %, d´après l´Office fédéral de la statistique, mais, au total, sur l´ensemble du deuxième trimestre, elles ont perdu 5,1 %.
Alors qu´une crise du crédit fait débat en Allemagne, l´Etat fédéral envisage aujourd´hui de se substituer aux assureurs privés de crédit commercial et export, qui limitent leurs risques et demandent des primes élevées. Une solution serait de leur verser des aides publiques pour les entreprises.
François Pargny