Bonne nouvelle sur le front du commerce extérieur français : sa contribution a été déterminante, au troisième trimestre, pour booster la croissance française et provoquer une petite surprise chez les conjoncturistes.
[Mis à jour le 03/11/2025- Déclaration ministre]
Au troisième trimestre, la croissance française a fait mieux que prévu : + 0,5 % selon les derniers chiffres de l’Insee. Mieux que les deux trimestres précédents (+0,1 % au 1er, +0,3 % au 2ème), et de quoi obtenir un taux de croissance légèrement supérieur à ce qui était attendu sur l’ensemble de l’année, soit au moins 0,8 % au lieu de 0,7 %.
Et c’est une rare bonne nouvelle dans un contexte par ailleurs morose. Elle l’est d’autant plus pour les observateurs du commerce extérieur que c’est grâce au dynamisme des exportations françaises que ces petits points de base supplémentaires ont pu être arrachés, la contribution positive du commerce extérieur à la progression du PIB ayant été de +0,9 % (après -0,4 % au trimestre précédent).
Au troisième trimestre (juillet-septembre), les exportations de biens et de services, ont en effet progressé de 2,2 % alors que les importations, plombées par l’atonie de la consommation, ont reculé de 0,4 % (après + 1,4 % au 2ème trimestre). L’industrie a généré 63,9 % des ventes à l’étranger (portée notamment par l’aéronautique, la pharma et l’armement), les services 25,9 % selon les données de l’Insee.
« Performance remarquable »
Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, a salué fin octobre « une performance remarquable », saluant le fait que « malgré les soubresauts politiques et les incertitudes internationales, nos entreprises investissent, exportent et font progresser le pays » selon une déclaration à l’AFP reprise par la presse française.
Dans un communiqué publié plus tardivement le 3 novembre, Nicolas Forissier, ministre délégué en charge du Commerce extérieur et de l’attractivité, y voit les effets concrets des politiques engagées de longue date pour renforcer la compétitivité et accompagner les entreprises à l’export. « Nous devons poursuivre cette mobilisation collective », souligne le ministre. « Face aux incertitudes économiques et géopolitiques, il est plus que jamais essentiel de soutenir nos filières stratégiques et d’assurer des conditions de concurrence équitables au niveau mondial. Le commerce extérieur est un levier majeur de souveraineté et de prospérité pour notre pays. »
Certains analystes, cité dans un article du Monde, y voient, pour leur part, l’effet positif de la réduction des pénuries qui ont freiné l’industrie (composants, main-d’œuvre) (Maxime Darmet, Allianz Trade), d’autres (Stéphane Colliac, BNP Paribas), les premières retombées également positives de la relance des investissements dans la défense en Europe, secteur sur lequel la France compte de nombreuses entreprises.
Reste à confirmer la tendance d’ici la fin de l’année, sachant que plusieurs secteurs phares des exportations françaises particulièrement exposés à la hausse des droits de douane américains et aux tensions commerciales avec le Chine commencent à souffrir, à l’instar des vins et spiritueux, ou encore des cosmétiques.
Dans un communiqué publié le 30 octobre, la Febea, la fédération des entreprises de ce dernier secteur, déclare craindre la perte de 21 % de son chiffre d’affaires export aux États-Unis l’an prochain en raison des nouveaux droits de douane de 15 % et de la dépréciation du dollar.
C.G
