En août, les expéditions de marchandises de l’Union européenne (UE) à destination des États-Unis ont chuté de plus de 20 %, selon les données publiées par Eurostat. Toutes destinations confondues, le déficit de la balance commerciale de l’UE approche les six milliards d’euros.
Alors qu’elles avaient atteint 196,8 milliards d’euros (Md EUR) en août 2024, les exportations de l’UE ont reculé à 183,6 Md EUR un an plus tard, accusant une baisse de 6,7 % en un an. Les importations ont quant à elles également reculé mais dans une moindre mesure (- 4,9 %), passant de 199,3 Md EUR à 189,4 Md EUR.
Le déficit de la balance commerciale des Vingt-Sept, a plus que doublé. Il atteignait -2,4 Md EUR il y a un an et s’est élevé à -5,8 Md EUR en août dernier. Cette aggravation de 3,4 Md EUR s’explique essentiellement par la baisse de l’excédent du secteur des produits chimiques qui de +20,6 Md EUR a plongé à +15,3 Md EUR.
Sans grande surprise, l’impact de la mise en place de nouveaux droits de douane par l’administration Trump, en plusieurs étape depuis le mois d’avril, transparait nettement dans les statistiques d’Eurostat. Les exportations vers le premier marché des entreprises européennes au grand export ont en effet lourdement chuté en août, de 22,2 % par rapport à août 2024, pour atteindre 32,9 Md EUR.
Hausse du commerce intra-communautaire
Seules les exportations vers le Japon ont accusé une baisse plus importante (- 23,3 %). Les expéditions ont également fléchi vers la Chine (- 11,3 %), la Turquie (- 9,7 %), la Corée du Sud (- 11,1 %), l’Inde (-7,9 %), le Brésil (- 5,4 %) et le Royaume-Uni (- 1,2 %).
Elles ont en revanche progressé en direction de la Suisse (+ 8,9 %) et de la Norvège (6,1 %).
Au-delà des fortes variations des flux commerciaux en août, la situation est plus stable sur les huit premiers mois de l’année. Les exportations ont augmenté de 2,5 % en glissement annuel, à 1755,5 Md EUR, tandis que les importations, qui se sont élevées à 1669,9 Md EUR, ont progressé de 4 %.
Sur la même période, le commerce intra-UE a augmenté de 1,8 %. Signe que les entreprises se replient sur les marchés européens ? Les statistiques des prochains mois le diront.
Sophie Creusillet