Face à l’incertitude politique et aux pressions économiques, le marché mondial des voyages d’affaires devrait rester attentiste cette année avant de rebondir en 2026, selon les prévisions annuelles de la Global Business Trade Association.
Les voyages d’affaires ont du plomb dans l’aile. La GBTA a ainsi revu à la baisse ses prévisions mondiales pour le secteur cette année, passant de 10,4 % il y a un an à 6,6 %. Si la tendance reste haussière, elle n’a cependant rien à voir avec les croissances à deux chiffres enregistrées ces deux dernières années
Reste que les dépenses mondiales devraient atteindre en 2025 un nouveau point haut historique de 1 570 milliards de dollars (Md USD). Les deux principaux marchés – les Etats-Unis (395,4 Md USD), qui retrouvent cette année leur première place, et la Chine (373,1 milliards de dollars), en pole position en 2023 et 2024 – représentent à eux seuls 58 % du total. Viennent ensuite l’Allemagne, le Japon et le Royaume-Uni.
Des déplacements toujours utiles
L’Inde, la Corée du Sud et la Turquie figurent parmi les marchés affichant la croissance la plus rapide parmi les 15 premiers, tandis que l’Espagne et les Pays-Bas devraient connaître une croissance faible, voire nulle ou en légère baisse. Pour autant, les voyages d’affaires sont toujours perçus comme utiles.
86 % des personnes interrogées dans les 72 pays couverts par l’étude de la GBTA estiment que leurs déplacements en valent la peine. Les principaux motifs de voyage cités varient selon les régions, les formations et les conférences venant en tête de liste à l’échelle mondiale. La plupart des voyageurs (74 %) ont effectué entre un et cinq voyages au cours de l’année écoulée, et plus de 80 % déclarent voyager pour le travail autant, voire plus, qu’avant 2019.
Rebond en 2026
Les secteurs sensibles aux échanges commerciaux, tels que l’industrie manufacturière (qui représente près d’un tiers des dépenses mondiales des entreprises) et le commerce de gros, sont confrontés à des risques accrus en cas d’escalade des tensions commerciales. Les secteurs des services, comme les arts et le divertissement, et les services professionnels, ont dépassé les niveaux d’avant la pandémie, certains enregistrant une croissance de leurs dépenses de voyage de plus de 20 %.
À l’avenir, les secteurs des mines, de l’information et de la communication devraient enregistrer la plus forte croissance des dépenses de voyages d’affaires, tandis que l’agriculture est confrontée aux perspectives les plus faibles en raison d’un accès restreint aux marchés d’exportation.
Concernant l’année 2024, les dépenses ont atteint 1 470 Md USD, soit légèrement moins que les 1 480 Md USD précédemment prévus. Bien qu’il s’agisse d’un nouveau record, les dépenses restent inférieures de 14 % aux niveaux d’avant la pandémie, ce qui souligne une reprise plus lente du volume des voyages.
Un rebond à 8,1 % est prévu pour 2026, de 6,4 % en 2027 et de 6,3 % en 2028, soit un niveau légèrement supérieur aux prévisions de l’année dernière.
Sophie Creusillet