Lors du sommet annuel réunissant les onze membres des BRICS, les dirigeants se sont rapidement accordés pour condamner « la prolifération des actions qui restreignent le commerce », selon une déclaration finale publiée dimanche dernier [6 juillet] à Rio de Janeiro, ciblant, sans les nommer, les États-Unis. Le point dans cet article proposé par notre partenaire La newsletter BLOCS.
Le groupe, composé notamment du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, a exprimé ses « sérieuses préoccupations face à la montée des mesures tarifaires et non tarifaires unilatérales », qu’ils accusent de fausser les échanges et de « compromettre les perspectives de développement économique mondial ».
Des conclusions fortes, alors que plusieurs membres des BRICS, dont la Chine, sont engagés dans des négociations avec Washington pour prolonger la trêve commerciale entre les deux puissances.
La réunion de ce groupe hétérogène – représentant la moitié de la population mondiale et 40 % du PIB de la planète – a d’ailleurs été marquée par l’absence du président chinois Xi Jinping qui, pour la première fois, n’a pas participé au sommet.
« Personne n’a décidé que le dollar devait être l’étalon monétaire »
Cela n’a toutefois pas empêché une réplique virulente du locataire de la Maison-Blanche. « Tout pays s’alignant sur les politiques antiaméricaines des BRICS se verra appliquer un droit de douane SUPPLÉMENTAIRE de 10 %. Il n’y aura pas d’exception à cette politique », a écrit Donald Trump dimanche [6 juillet] sur sa plateforme Truth Social.
Face à ce coup de semonce, la Chine a tenté, dès lundi [7 juillet], de calmer les tensions, tandis que le président brésilien Lula a répliqué sur un ton outré. « Nous ne voulons pas d’un empereur. Nous sommes des pays souverains, a-t-il lancé lundi soir [7 juillet] lors de la conférence de presse clôturant le sommet de Rio. S’il pense qu’il peut taxer, les autres pays ont aussi le droit de taxer. Il y a la loi de la réciprocité », a-t-il averti.
Le dirigeant brésilien a ajouté qu’il n’y aurait « pas de retour en arrière » sur la volonté des BRICS de réduire leur dépendance à la monnaie américaine – une autre ambition affichée par le groupe. Cette transition, a-t-il précisé, se fera « étape par étape, jusqu’à ce qu’elle soit consolidée ».
« Le monde doit trouver un moyen pour que nos relations commerciales ne passent pas par le dollar. Personne n’a décidé que le dollar devait être l’étalon monétaire », a conclu Lula.