Alors que se terminait le 8 juillet la « pause » de 90 jours décrétée par Donald Trump le 9 avril pour laisser du temps aux négociations bilatérales, l’administration américaine entretient l’incertitude sur ses intentions et a reporté au 1er août la mise en œuvre de ses droits de douane dits « réciproques » pour les pays n’ayant pas conclu d’accord avec elle. Revue de détail dans cet article proposé par notre partenaire La newsletter BLOCS.
Le président américain Donald Trump a reporté au 1er août la mise en œuvre de ses droits de douane dits « réciproques », censées prendre effet ce mercredi [9 juillet].
Mis en place le 2 avril, ces tarifs appliqués à la quasi-totalité des pays du monde et calculés en fonction du déficit commercial américain vis à vis de chacun de ces pays avaient été suspendus une semaine plus tard.
Pendant cette période de suspension, qui est donc prolongée au moins jusqu’au 1er août, des tarifs universels de 10 % s’appliquent sur presque tous les produits importés par les États-Unis. S’y ajoutent des surtaxes sectorielles – 50 % pour l’acier et l’aluminium, 25 % pour l’automobile.
Report de l’échéance et lettres d’avertissement
Lundi [7 juillet], le président américain a aussi envoyé des lettres à plusieurs gouvernements de pays tiers pour leur annoncer les nouveaux taux qui leur serait appliqués à partir du 1er août, sauf accord d’ici là.
Les produits du Japon devraient ainsi être frappés d’une surtaxe de 25 % (contre 24 % annoncés en avril), comme ceux de Corée du Sud, du Kazakhstan et de Malaisie. La surtaxe sera plus lourde pour l’Afrique du Sud (30 %), mais surtout pour le Laos et la Birmanie (40 % tous les deux).
Les lettres précisent que ces États feront l’objet de mesures punitives s’ils opèrent des transbordements de marchandises en provenance de pays étrangers, ou encore s’ils décident de répondre aux sanctions américaines par des contre-mesures visant les produits importés depuis les États-Unis.
Un signe de la difficulté à conclure des accords commerciaux
Ces nouvelles annonces ajoutent de la confusion à la confusion, et soulignent les difficultés rencontrées par l’administration américaine pour conclure des accords commerciaux.
Pour l’heure, seuls trois États ont réussi à s’entendre avec Donald Trump.
Début mai, la Chine a ainsi consenti à un accord avec les États-Unis visant à mettre fin à l’escalade tarifaire qui créait un quasi-embargo entre les deux États.
Quelques jours plus tard, le Royaume-Uni obtenait la réduction de 27,5 % à 10 % des droits de douane sur les voitures (dans la limite de 100 000 véhicules par an) et quelques aménagements ciblés, contre la promesse d’ouvrir davantage son marché à l’éthanol ou au bœuf américains.
Enfin, le dernier accord en date a été annoncé mercredi dernier et concerne le Vietnam. Aux termes de cet accord, le pays d’Asie du Sud-Est va être soumis à une surtaxe de 20 % pour ses exportations aux États-Unis, tandis que les produits américains seront libres de taxes à l’importation sur le marché vietnamien. Cette surtaxe de 20 % sera doublée sur les produits en provenance du Vietnam qui ont été fabriqués ailleurs.
Les négociations avec l’UE battent leur plein
Du côté européen, les négociations battent leur plein avec Washington. Lundi [7 juillet], le ministre français délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a laissé entendre que la France était prête à accepter une hausse légère des droits de douane américains « si et seulement si » les secteurs clés français -aéronautique, vins, cosmétiques- sont épargnés.
Une prise de parole qui semble marquer une inflexion de la position de Paris, qui prônait jusque-là la fermeté face aux droits de douane américains.