Commerce extérieur (1) : le déficit commercial de la France s’est creusé de 2,6 milliards d’euros (Md EUR) au premier trimestre (T1) 2025 par rapport au T4 2024, pour atteindre – 20,3 Md EUR. Mais il serait prématuré d’y voir un effet de la salve tarifaire lancée par l’administration Trump, car elle est intervenue début avril. Selon la Douane française, cette détérioration est à imputer principalement à la hausse des importations d’énergie et de produits manufacturé (+ 2,1 %, à172,6 Md EUR) alors que les exportations ont progressé moins vite, de 0,6 % (à 152,3 Md EUR). Ces dernières ont été portées par des livraisons d’avions (Corée du Sud, Chili, Grèce, Ethiopie) et d’un paquebot (à la Suisse).
Commerce extérieur (3) : au T1 2025, les plus fortes détériorations de solde commercial ont été enregistrées avec les zones Union européenne et Asie (-1,4 Md EUR chacune, à respectivement -7,2 Md et – 15,5 Md EUR). Le solde se dégrade également avec la zone Amérique (-1,1 Md EUR), avec un groupe de pays (Mexique, Chili, Brésil, États-Unis). Avec l’Afrique (-0,7 Md EUR), la dégradation est portée par la baisse des livraisons aéronautiques à l’Éthiopie, mais aussi qu’au recul des exportations vers l’Algérie, pays avec lequel la relation bilatérale est tendue depuis plusieurs mois. Le solde est excédentaire est s’améliore à l’inverse avec l’Europe hors UE (+ 1,5 Md EUR, à +3,3 Md), notamment la Suisse et le Royaume-Uni. Idem pour la zone Proche et Moyen-Orient (+0,3 Md EUR, à 1,9 Md EUR)), essentiellement grâce au dynamisme des livraison aéronautiques à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

Commerce extérieur (2) : si les droits de douane américains n’ont pas joué au T1 2025, puisqu’instaurés début avril, après la période, la Douane a observé un boum des exportations de certains produits français manifestement motivées par la constitution de stocks par anticipation outre-Atlantique : ainsi, les exportations de la maroquinerie vers le marché américain ont bondi de 50 % en mars 2025 par rapport à février, pour atteindre 90 M EUR. De même, dès décembre 2024, les exportations de vin tranquille vers les États-Unis ont doublé par rapport à novembre, à 115 M EUR, et celles de vins effervescents de 60 %, à 40 M EUR. Et une « réplique de ce phénomène » a encore été observée en mars, avec + 30 M EUR pour les vins tranquilles et + 20 M EUR pour les effervescents. Par ailleurs, relève la Douane, les importations françaises de parties de turboréacteurs en provenance du Mexique au T1 2025 ont été « 15 fois supérieures à leur niveau habituel », soit « possiblement un contrecoup des droits de douane des États-Unis vis-à-vis du Mexique ».
La note trimestrielle de la Douane est dans le document Pdf attaché à cette rubrique, voir plus bas.
UE-Chine : quel seront les pays de l’Union européenne (UE) les plus impactés par la possible réorientation des exportations chinoises éconduites du marché américain ? La question préoccupe les Européens. A juste titre. L’Allemagne est en première ligne. D’après les estimations des économistes d’Allianz Trade, au cours des trois prochaines années, le pays pourrait absorber 14 % des détournements commerciaux (importations allemandes globales +2,5 %). Avec des effets plutôt négatifs à terme. « Cet afflux entraînera une baisse du prix des intrants chinois et augmentera la valeur ajoutée (VA) allemande dans la consommation finale jusqu’à +0,12 %, analyse Allianz Trade. Mais cette hausse sera compensée par une augmentation de +0,47 % de la VA chinoise dans la consommation finale allemande, ce qui indique un déplacement de la production nationale ». Environ 50 000 emplois dans le secteur manufacturier (7 % du secteur) sont « potentiellement menacés » et ces pertes de production locale pourrait coûter de 0,2 à 0,3 point de croissance sur trois ans à l’Allemagne. Non sans conséquence sur les « principaux partenaires de la chaîne d’approvisionnement de l’UE, en particulier en Europe de l’Est ».
UE-Russie : les Vingt-sept ont adopté le 14 mai un 17ème paquet de sanctions contre la Russie, ciblant une trentaine d’entités et 200 nouveaux navires « fantômes » qui permettent à Moscou de contourner celles déjà en place concernant un grands nombre de produits, dont les hydrocarbures. Au total, ce sont près de 345 navires qui sont désormais dans le collimateur de l’UE. Ces nouvelles sanctions sont toutefois disjointes de celles que pourrait subir Moscou en cas de blocage des négociations avec l’Ukraine.
UE-Japon : L’Union européenne (UE) et le Japon ont tenu le 12 mai, à Tokyo, leur troisième Conseil de partenariat numérique, dans le but de renforcer leur coopération technologique et numérique. La déclaration commune est en ligne sur le site de la Commission. Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive de la Commission chargée de la Souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie a signé le lendemain 13 mai, avec le ministre japonais en charge de la Sécurité économique, Minoru Kiuchi, une lettre d’intention afin de « renforcer la coopération en science et technologie quantiques ». Le quatrième Conseil de partenariat numérique est prévu pour 2026, à Bruxelles.
États-Unis, Arabie Saoudite : lors de sa visite en Arabie Saoudite le 13 mai, dans le cadre de sa première tournée officielle en tant que président des États-Unis, Donald Trump à signé avec Mohammed Ben Salman, prince héritier saoudien, un accord de « partenariat économique stratégique » accompagné de près de 600 milliards de dollars (Md USD) de promesse d’investissements et de contrats de la part de ses hôtes. Principaux secteurs concernés selon un communiqué de la Maison Blanche : la défense, avec notamment 142 Md USD d’équipements militaires « de pointe » et les nouvelles technologies. Dans ce dernier secteur, sont mentionnés un investissements de 20 Md USD du Saoudien Data Volt dans des infrastructures pour l’intelligence artificielle aux États-Unis et des contrats d’achat de technologies pour un montant total de 80 Md USD, impliquant plusieurs groupes américains dont Google, Oracle, Salesforce et le géant des semi-conducteurs AMD.
Syrie : en visite en Arabie Saoudite dans le cadre de sa tournée dans le Golfe, le président Donald Trump a annoncé qu’il allait décréter la levée des sanctions instaurées par son pays sur la Syrie.