Lors de son premier discours après la publication des résultats des élections présidentielles, Dilma Rousseff s´est inscrite dans la continuité de la politique économique suivie pendant les deux mandats de Lula (2003-2006 et 2007-2010).
La nouvelle présidente a bien insisté sur le fait que la politique économique et financière orthodoxe basée sur le contrôle de la dépense publique, la lutte contre l´inflation et la libre fluctuation du taux de change serait maintenue. Cette formule a permis le redémarrage de l´économie brésilienne avec une croissance prévue supérieure à 7% cette année et une amélioration spectaculaire des conditions de vie de la population.
Mais Dilma Rousseff a aussi averti que l´environnement international sera moins favorable à court terme en raison de l´impact de la crise financière sur les pays avancés et de la « guerre des changes ». Le Brésil subit de plein fouet les conséquences de la politique monétaire américaine sous la forme d´une revalorisation du real par rapport au billet vert qui stimule la poussée des importations (+ 45 % sur 9 mois, + 64 % pour la Chine). La présidente a appelé les Brésiliens à compter sur leurs propres forces et notamment « notre propre épargne », une référence explicite à la nécessité de réformes économiques pour accroitre les investissements et la compétitivité de l´économie brésilienne.
Même si elle n´a pas le charisme de Lula, Dilma Rousseff a une longue expérience de la vie politique et connaît parfaitement les dossiers économiques. Le score de son élection (56 % des voix au second tour) lui confère une autorité politique incontestable. Elle est accompagnée d´une équipe où l´on trouve d´excellents économistes comme le président de la Banque nationale de développement économique et social (BNDES), Luciano Coutinho. A la différence de son prédécesseur, elle disposera d´une large majorité absolue dans chacune des deux chambres.
Autrement dit, la nouvelle présidente dispose de beaucoup d´atouts pour faire fructifier l´héritage de Lula et permettre au Brésil de devenir l´une des grandes puissances économiques de demain.
Daniel Solano