L’information circulait depuis quelques semaines dans l’écosystème du commerce extérieur, elle vient d’être officialisée par une publication au Journal officiel : Christophe Lecourtier, actuel directeur général de Business France, a été renouvelé dans ses fonctions par décret du ministre de l’Economie, des finances et de la relance le 14 septembre.
Artisan de la mise en œuvre de la réforme du dispositif d’aide au commerce extérieur lancée par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe en février 2018, qui a permis d’unir les agences des Régions, les Chambres de commerce et d’industrie, Business France et Bpifrance au sein d’un dispositif unique “Team France Export”, Christophe Lecourtier, 58 ans, aborde cette nouvelle étape avec une pression nouvelle : réussir la relance à l’export après 18 mois largement perturbés par la pandémie.
Il y a urgence : le déficit commercial devrait atteindre à nouveau un niveau record cette année, alors qu’il était en voie de réduction fin 2019, avant le début de la pandémie. Avec – 34,8 milliards d’euros pour le seul premier semestre 2021, il devrait se rapprocher voire dépasser les -70 milliards cette année. Circonstance atténuante : la crise sanitaire liée à la Covid-19, qui a stoppé ce redressement de la balance commerciale en 2020.
Le seul indicateur qui a progressé, quoique très modestement, est le nombre d’exportateurs recensé par les douanes : 132 000 au premier semestre 2021 contre 129 200 fin 2019. Mais le progrès est là aussi fragile, et on est loin des 200 000 visés, à l’époque de la réforme, par le gouvernement.
L’action de la Team France Export, et notamment le déploiement rapide des mesures d’urgence du volet export du plan de relance par Business France et Bpifrance, ont été plutôt salués par les tutelles et les parlementaires. Reste à installer le rebond dans la durée. La récente prolongation de certaines de ces mesures à juin 2022 devrait y aider. Mais cela ne sera pas suffisant.
Christophe Lecourtier, qui avait succédé à Muriel Pénicaud après l’entrée au gouvernement de celle-ci, a pour lui de connaître comme personne l’ensemble des acteurs de cet écosystème. Y compris les acteurs privés avec qui il a pacifié des relations parfois tumultueuses.
Ancien directeur général d’Ubifrance avant sa fusion avec l’Afii (2008-2014), ancien ambassadeur à Canberra (et brièvement à Belgrade) au moment où Laurent Fabius déployait sa nouvelle diplomatie économique, ex-directeur de cabinet et conseiller spécial de Christine Lagarde dans les gouvernements Fillon successifs (à l’Agriculture puis à l’Économie), ce ministre plénipotentiaire de deuxième classe issu des rangs du Trésor, a donc encore du pain sur la planche.
Christine Gilguy