La Commission européenne a prolongé le 11 mars, jusqu’à la fin du mois de juin, le mécanisme de contrôle des exportations des vaccins contre la Covid-19, surnommé à Bruxelles « mécanisme de transparence et d’autorisation ». Cette contrainte ne s’applique qu’aux laboratoires ayant contracté avec l’Union européenne (UE) pour livrer des vaccins et les demandes d’exportation sont examinées par les autorités du pays dans lesquels elles sont émises.
Dans un communiqué de presse, l’exécutif bruxellois justifie cette décision par « des retards persistants dans certaines livraisons de vaccins à l’UE ».
« Les premières semaines d’application de cet instrument ont montré que la perturbation des échanges que beaucoup craignaient n’a pas eu lieu, argumente Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif et commissaire en charge du Commerce, dans le communiqué. Depuis l’introduction de la mesure, des expéditions ont été autorisées à destination de plus de 30 pays. Cela confirme que même dans une situation sanitaire très critique, l’UE a déployé des efforts considérables pour rester un partenaire commercial fiable et responsable. »
Plusieurs grands laboratoires ont annoncé des retards dans les livraisons de vaccins à l’Union européenne (UE), en premier lieu AstraZeneca mais aussi Pfizer Biontech, provoquant l’ire des Européens. Celui de l’Américain Johnson & Johnson est attendu pour mai.
« Nous attendons des entreprises avec lesquelles nous avons signé un contrat qu’elles remplissent leurs obligations envers les citoyens de l’UE, rappelle Stella Kyriakides, commissaire chargée de la Santé et de la sécurité alimentaire. L’Union européenne exporte des volumes très importants de vaccins contre la COVID-19, ce qui est conforme à notre engagement de solidarité mondiale. En revanche, les entreprises ne respectent pas toutes leurs accords avec l’UE, bien qu’elles aient reçu un acompte pour permettre une production suffisante. Nous insisterons sur le respect des règles et nous continuerons à coopérer avec les entreprises pour renforcer le plus rapidement possible la production en Europe. »
Alors que l’Italie a été le premier pays européen à demander le blocage d’une livraison de 250 700 doses du vaccin AstraZeneca produits par un site près de Rome et à destination de l’Australie, la Commission se défend de tout protectionnisme. Selon elle, elle est même le premier fournisseur de vaccins contre la Covid-19 aux pays tiers : six semaines après la mise en place de ce mécanisme, le 30 janvier, de contrôle, 249 demandes d’exportation ont été enregistrées et validées à destination de 31 pays pour un total de plus de 34 millions de doses. Une seule demande a été refusée.
Parmi les principales destinations, le Royaume-Uni (environ 9,1 millions de doses), le Canada (3,9 millions), le Mexique (3,1 millions), Japon (2,7 millions), l’Arabie Saoudite (1,4 million), Hong Kong (1,3 million), Singapour (1 million), Etats-Unis (1 million), Chili (0,9 million) and Malaisie (0,8 million).