L’Union européenne (UE) n’a « reçu aucune assurance » qu’elle serait exemptée de nouvelles taxes, a reconnu Cecilia Malmström à l’issue de sa rencontre avec le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer, à Washington la semaine passée. Les discussions se poursuivent donc entre négociateurs américains et européens pour éviter une nouvelle escalade dans leurs relations commerciales. Mais aucun calendrier n’a été fixé, les pourparlers se limitant à ce stade à identifier les secteurs où la coopération réglementaire pourrait être améliorée.
La commissaire au Commerce a toutefois relevé certains « progrès », son homologue américain ayant récemment notifié au Congrès la volonté de son administration de négocier un accord commercial avec l’UE. Le cadre précis des discussions ne pourra donc être défini qu’une fois cette procédure de consultation achevée. Les 27 devront aussi donner leur feu vert avant le lancement de négociations formelles, « peut-être au début de l’année prochaine », pronostiquent avec prudence les conseillers de la commissaire suédoise.
Un scénario jugé probable à Bruxelles
Le dialogue reste donc la solution privilégiée par la Commission, ce qui ne l’empêche pas, en coulisses, de peaufiner sa contre-attaque. Et si les États-Unis décident finalement de taxer les automobiles étrangères – scénario jugé probable à Bruxelles – « nous sommes prêts à prendre des mesures correspondantes : nous imposerons des taxes sur des produits américains, selon les règles de l’OMC », a averti Cecilia Malmström lors d’une interview télévisée sur France Info le 16 novembre, citant notamment les voitures, l’agriculture, les produits industriels. « Mais nous espérons que nous n’en viendrons pas là », a-t-elle ajouté.
Lors de son passage à Paris, la commissaire européenne a assisté à un séminaire organisé par les ministères français de l’Économie et des affaires étrangères sur les réformes urgentes à promouvoir à l’OMC : ce dossier fait partie des priorités de la Commission dans ses négociations avec Washington, afin de sauver le multilatéralisme, et elle bénéficie d’un fort soutien de la France dans ce domaine.
Reste donc à attendre les conclusions du rapport sur l’opportunité d’imposer ou non des taxes dans le secteur automobile, que le département du Commerce doit remettre prochainement à la Maison Blanche. S’il estime que les importations de voitures représentent en effet une menace pour la sécurité américaine, Donald Trump disposera de 90 jours pour décider, ou non, de mettre en œuvre des taxes supplémentaires dans le secteur.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles