A Pékin, on ne parle que de lui. Qu´il s´agisse de l´avenir économique, de la stabilité sociale ou de la politique étrangère du pays, les caciques du régime chinois n´ont désormais qu´une seule réponse : le 12ème et tout nouveau plan quinquennal.
Que nous apprend cette feuille de route, censée définir, jusqu´en 2015, les grands axes de développement de la deuxième puissance mondiale ? D´abord que la Chine entend pour de bon gommer son image « d´usine du monde » et devenir le nouvel eldorado « des industries de pointe et des nouvelles technologies de l´information », relève un économiste pékinois. D´autres secteurs, comme celui des technologies vertes, des énergies nouvelles et celui non moins stratégique des biotechnologies, seront également stimulés dans les années à venir.
Une énorme enveloppe de 1 500 milliards de dollars, évoquée dans la presse officielle, pourrait accompagner ce 12ème plan, récemment qualifié de « crucial » par Jia Qinglin, numéro 4 du régime. Crucial, mais encore ? Après des décennies à tenir la cadence pour nourrir la croissance du pays, le peuple chinois (dans son entier) doit en effet, dixit le Parti, « accéder au bonheur », au « bien-être matériel ». C´est officiellement le moment alors que les autorités tablent sur un taux de croissance annuel moyen de 7% jusqu´en 2015.
Concrètement, les principaux enjeux jusque là vont être de réduire l´écart de développement entre les zones urbaines et les zones rurales (via notamment le renforcement de la politique de grands travaux dans les régions du grand ouest), de doper la consommation intérieure et de contrôler les prix de l´immobilier (qui ont bondi de plus de 15 % en 2010 dans certaines villes)…
« L´autorité monétaire chinoise devrait à nouveau augmenter les taux d´intérêts sur les emprunts et les dépôts (déjà revus à la hausse d´un quart de point fin 2010, ndlr) », explique le même économiste. Ce nouveau plan va aussi et surtout devoir stabiliser l´inflation alors que les prix à la consommation ont encore grimpé le mois dernier de près de 5 %.
Pierre Tiessen, à Pékin