A la veille des élections européennes, la publication du mandat de négociation de la Commission européenne pour un accord de partenariat commercial et d’investissement transatlantique (TTIP/Transatlantic Trade and Investment Partnership) est très sérieusement envisagée. Cela viserait à « couper l’herbe sous le pied des europhobes qui dénoncent, à tort, l’opacité des décisions prises à l’échelle de l’UE », confiait un diplomate à la Lettre confidentielle à l’issue du Conseil commerce qui s’est tenu le 8 mai dernier.
« Si on n’utilise pas la transparence, on donne une arme aux opposants au TTIP. Tout le monde peut raconter tout et n’importe quoi », soulignait de son côté le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders. La décision prise le 8 mai doit maintenant être confirmée par les ambassadeurs des États membres, après des consultations dans les capitales. « Trois États membres restent à convaincre », expliquait, lors d’un point presse, Fleur Pellerin, la secrétaire d’État française au Commerce extérieur, rappelant que Paris plaidait en faveur de la publication du mandat depuis le début des négociations.
« Dans la perspective des élections européennes, il est utile de faire de la pédagogie », a-t-elle estimé, précisant, d’une part, que l’UE et les États-Unis « abordent la négociation d’égal à égal », avec des intérêts « pas seulement défensifs mais aussi offensifs », comme dans le textile, la charcuterie ou l’accès aux marchés publics américains. D’autre part, a-t-elle rappelé, « des lignes rouges ont été tracées » dans le mandat de négociation de la Commission, comme l’exclusion du secteur audiovisuel, du secteur de la défense, mais aussi « le respect de certaines préférences qui ont fait un consensus sociétal » en matière agroalimentaire.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles