Tourisme et industries culturelles : les Émirats arabes unis (EAU) conjuguent les deux pour atteindre leur ambition d’être un hub incontournable au Proche et Moyen-Orient en matière de divertissement et se renforcer sur la scène internationale, comme en témoigne la création du Louvre à Abu Dhabi. Un marché stratégique pour les entreprises françaises de ces secteurs et un bon exemple des opportunités export pour ces filières.
Tourisme médical, métavers, culture, parcs de divertissement, muséographie, services hôteliers de luxe : les Émirats arabes unis (EAU) ont de grandes ambitions pour maintenir leur attractivité auprès des visiteurs étrangers. Notamment, devenir un carrefour culturel et créatif international d’ici 2025, en s’appuyant sur ses deux pôles les plus complémentaires : Dubaï, plateforme logistique et touristique mondiale, et Abu Dhabi, sa capitale, qui, après Le Louvre, accueillera le musée Guggenheim en 2025.
« Après une chute due au Covid, la reprise du tourisme est très forte. Dubaï a très vite choisi d’ouvrir les vols, comme les restaurants ou les spectacles », se félicite Marc Descrozaille, CEO d’Accor Inde-Moyen-Orient-Afrique, dont le chiffre d’affaires aux EAU a regagné 25 % depuis la crise sanitaire. De janvier à juin 2022, le nombre total de visiteurs à Dubaï a triplé à 7,12 millions par rapport à 2021.
Diversification et maturité pour un marché pionnier
En 2021, soutenue par l’ouverture officielle de l’exposition universelle Expo 2020 Dubai le 1er octobre, après un report d’un an lié à la Covid-19, le nombre de touristes avait déjà bondi de 32 % par rapport à 2020, à 7,28 millions de visiteurs. Globalement, les EAU sont restés la première destination pour les voyages et le tourisme dans la région, avec des dépenses consenties par les visiteurs (touristes de loisir et d’affaires confondus) de près de 30 milliards de dollars.
Selon Borja Gervás, directeur général de la société de conseil Access UAE : « Bien que les Émirats arabes unis soient l’un des pays possédant les plus grandes réserves de pétrole (6ème) et de gaz (7ème) au monde et que leur économie soit traditionnellement basée sur ce secteur, le gouvernement émirati mise sur le tourisme et la culture en tant qu’élément clé de la politique de diversification productive du pays, avec pour objectif de dépasser les 31 millions de touristes d’ici 2025 ».
« Dubaï a déjà atteint une maturité culturelle et artistique », estime pour sa part Marc Descrozaille. Pour lui, « il y a de la place pour des galeries proposant plutôt de l’art contemporain, et pas seulement européen. Dénicher des talents locaux serait aussi très apprécié ». Et, selon lui, « les hôtels sont preneurs pour accueillir des galeries d’art plus ou moins permanentes ».
Cibler les bonnes niches
Se placer dans les bonnes niches est essentiel, car les EAU sont devenus un marché hyperconcurrentiel. Exemple : l’environnement va y tenir un rôle primordial dans le futur, d’autant plus que les EAU accueilleront la COP 28 en 2023. A titre d’exemple, le contrôle des déchets demeure un sujet de préoccupation des hôteliers.
Autre exemple, le tourisme médical. « En croissance aussi depuis dix ans, le tourisme médical a atteint un niveau qui se situe dans la bonne moyenne mondiale, avec un personnel qualifié », rapporte encore Marc Descrozaille.
Dernier exemple : le métavers et ses applications multiples. Dubaï veut devenir une plaque tournante planétaire et l’émirat de Sharjah va lancer le métavers touristique Sharjahverse avec la plateforme Multiverse Labs. A suivre de près.
François Pargny
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