Les retards de paiement en Europe, même s´ils restent encore élevés, à 14,4 jours, sont à leur meilleur niveau depuis un an et demi, selon l´analyse trimestrielle d´Altares. Tous les secteurs sont concernés par cette amélioration, mais les variations régionales restent marquées. Revue de détail.
- L´immobilier
Après trois ans de hausse ininterrompue, l´immobilier a enregistré un premier recul des retards de paiement. Ils s´établissent à 18,7 jours sur le premier trimestre, soit deux jours de moins qu´au quatrième trimestre 2009, mais restent cependant nettement supérieurs aux 13 jours enregistrés fin 2006.
Particulièrement affecté par la crise, l´immobilier espagnol reste en marge de cette amélioration. Le retard moyen de paiement y est de 35,1 jours, soit trois fois plus qu´aux Pays-Bas (10 jours) et qu´en Allemagne (10,8 jours). La tendance est la même au Portugal, avec un retard moyen de 34,8 jours.
- Le bâtiment
Dans le bâtiment, l´amélioration est moins flagrante : 14,5 jours de retard en moyenne, contre 14,9 jours fin 2009. Une différence qui s´explique par le fait que les comportements de paiement dans le bâtiment avaient moins dérapé que dans l´immobilier.
C´est le Portugal qui enregistre les retards les plus importants avec 38,4 jours, suivi de l´Espagne (33,6 jours) et de l´Irlande (21 jours). En revanche, le secteur enregistre de bonnes performances aux Pays-Bas (10 jours) et en Allemagne (10,1 jours).
- Le commerce de détail
Ce secteur est bien orienté. Les retards de paiement ont reculé de 0,5 jour sur le premier trimestre et s´établissent à 15,7 jours. Les disparités régionales sont cependant importantes.
Si le retard moyen est de 7,3 jours en Allemagne, qui enregistre la moyenne la plus basse, il est de 23 jours au Portugal, 22,4 jours au Royaume-Uni et 19,8 jours en Italie. La France se situe largement en dessous de la moyenne européenne avec 10,8 jours.
- L´industrie
Difficile de parler d´amélioration pour ce secteur. Les comportements de paiement y sont en effet globalement stables depuis un an, à 14 jours. Il reste cependant plus facile de se faire payer en Allemagne (8,1 jours) et au Pays-Bas (11,1 jours) qu´au Portugal (25,6 jours), en Irlande (20,7 jours) ou en Espagne (17,8 jours).
- Les services
Les retards de paiement dans les services ont légèrement diminué au cours du premier trimestre 2010, passant à 13,9 jours alors qu´ils dépassaient les jours depuis la fin 2008.
Seuls quatre pays sur les neuf étudiés par l´analyste d´Altarès* se situent sous la barre des 14 jours. Il s´agit des Pays-Bas (8,9 jours), de l´Allemagne (9 jours), de la France (12,8 jours) et de la Belgique (13,8 jours).
- Le transport
Alors que, tout au long de l´année 2009, les retards de paiement des transporteurs se sont établis à 15,9 jours, ils se sont largement raccourci au premier trimestre 2010, à 15,7 jours. Une amélioration globalement modeste et qui aurait pu être plus soutenue sans les mauvaises performances du Portugal, de l´Espagne et du Royaume-Uni où les retards de paiement s´élèvent respectivement à 26,1, 25,2 jours et 19,7 jours. Les Pays-Bas arrivent en tête avec un retard moyen de 10,1 jours, devant la France (13,5 jours) et l´Allemagne (13,6 jours).
- L´administration
Même s´il ne s´agit pas d´un secteur d´activité à proprement parler fait partie de l´étude Altares. Réputés pour la lenteur de leurs paiements, les organismes publics enregistrent, avec une moyenne de 12 jours de retard, la meilleure performance sectorielle au premier trimestre 2010.
Ce sont les administrations allemandes qui accusent le plus faible retard de paiement (7,2 jours en moyenne), devant leurs homologues françaises (9,4 jours) et néerlandaises (9,2 jours). En revanche, au Portugal et en Espagne les retards moyens s´établissent à 29,1 jours.
Sophie Creusillet
* L’étude trimestrielle du cabinet Altares porte sur l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, l’Irlande, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni.