L’échange des offres tarifaires dans le cadre des négociations de libre échange Union européenne (UE) / Mercosur devrait avoir lieu lors de la deuxième semaine de mai. C’est ce qu’ont annoncé Cecilia Malmström et Rodolfo Nin Novoa, le ministre uruguayen des Affaires étrangères – dont le pays assure la présidence tournante du bloc sud-américain* – à l’issue d’un entretien le 8 avril dernier.
Les deux responsables ont également fixé un calendrier des prochaines rencontres au cours de cette année. Après le rendez-vous crucial du mois de mai, d’autres réunions sont prévues en juin puis en septembre et en novembre. « Les deux parties sont fortement engagées. J’ai bon espoir de voir les négociations relancées avant l’été », a affirmé la commissaire au Commerce.
En octobre 2015, le Mercosur avait offert à Bruxelles d’inclure 87 % de son marché dans un éventuel accord, mais plusieurs pays de l’UE avaient rejeté l’offre, la jugeant insuffisante. En février 2016, une nouvelle proposition avait été déposée sur la table : elle suggère cette fois d’inclure 93 % de la production des membres du Mercosur dans le futur traité de libre-échange. « La balle est désormais dans le camp de l’UE », ont répété les responsables du bloc sud-américain.
Les acteurs du secteur agricole freinent
Côté européen, ce sont surtout les acteurs du secteur agricole qui freinent la reprise des pourparlers. « Nous avons demandé à la Commission de faire d’abord une analyse d’impact sur ce que serait l’offre de négociation avant de décider d’une offre », a indiqué Martijn Van Dam, le ministre néerlandais de l’Agriculture, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.
Au cours d’une réunion le 11 avril au Luxembourg, une vingtaine de ses homologues européens ont en effet fait part de leurs inquiétudes quant à la relance probable des négociations. Les produits laitiers, la viande (porc, bœuf, volaille) et les fruits et légumes sont jugés « sensibles » alors que l’Europe traverse une nouvelle crise agricole. « La moitié des importations depuis le Mercosur sont des produits agricoles et l’UE affiche déjà un déficit de près de 20 milliards d’euros dans ce secteur en l’absence d’un accord de libre-échange », a commenté Phil Hogan, le commissaire en charge de l’Agriculture à Bruxelles.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
*Mercosur : Mercado común del sur. En sont membres : Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, Venezuela