« La sécurité alimentaire est notre première préoccupation », a souligné David Carter, le ministre néozélandais de l´Agriculture, à l´issue de la réunion du Comité de l´agriculture de l´OCDE qu´il co-présidait, les 25 et 26 février, à Paris, avec son homologue autrichien, Nikolaus Berlakovitch. « Il s´agissait de la première rencontre des ministres de l´Agriculture dans le cadre de l´OCDE depuis 12 ans », précise le résumé de la présidence.
En outre, à cette réunion étaient non seulement présents les ministres de l´Agriculture des 30 pays membres de l´OCDE, mais aussi ceux d´une dizaine d´autres pays ou les représentants d´organisations internationales (Afrique du Sud, Argentine, Brésil, Russie, UE, FAO, OMC…). Il est vrai que le temps presse. Le nombre de victimes de la sous-nutrition dépasse aujourd´hui le milliard et, selon David Carter, « la population va croître de 50 % pendant les quarante ans à venir ».
D´après un communiqué de presse de l´OCDE, les ministres sont convenus « d´adopter une approché intégrée de la sécurité alimentaire », englobant notamment la production et les échanges, et de développer une « croissance verte ». Si tous alors sont unanimes à considérer qu´il faut augmenter la production dans les pays riches en ressources naturelles et les capacités dans les pays en développement, ils affirment aussi que l´innovation et le transfert de technologie sont la clé.
« C´est d´autant plus important qu´il y a une pression sur les prix », note Ken Ash, directeur des Echanges et de l’agriculture à l’OCDE. D´après les Perspectives agricoles 2008-2017 OCDE-FAO, les prix agricoles devraient grimper de 10 à 50 % en terme réel, « ce qui signifie qu´avec un même niveau de revenu il faudra consacrer une part plus forte de ce revenu à l´alimentation », prévient Ken Ash.
Autre préoccupation, la volatilité de ces prix. « Elle est extrême et va sans doute persister », observe Nikolaus Berlakovitch. Pour stabiliser les prix, les marchés à terme pourraient être une solution, « à condition de ne pas aboutir à une spéculation effrénée », précise le ministre autrichien. Selon lui, l´OCDE doit encore « analyser la situation et les instruments pour amortir » le choc de la volatilité.
François Pargny