Négociateurs cubains et européens se retrouvent les 9 et 10 septembre à la Havane pour une 5e session de pourparlers en vue de conclure un « accord de dialogue et de coopération ». Lors du précédent round de discussions, qui s’est tenu à Bruxelles en juin dernier, « nous avons réalisé d’importants progrès sur les volets consacrés à la coopération et à l’économie », nous a précisé un haut responsable européen qui attendait cette fois des avancées, notamment sur le chapitre relatif aux relations commerciales entre les deux blocs. Interrogé sur les ambitions de l’Union européenne (UE) et de Cuba en la matière, ce membre de l’équipe mené par la Commission a précisé : « à ce stade, nous ne cherchons pas à conclure un accord commercial préférentiel » avec l’île.
Pour les Cubains le pacte devrait donc leur permettre de consolider leur présence sur le marché européen. Pour l’UE, il s’agit surtout d’obtenir « un accès facilité, essentiellement au niveau administratif », détaille ce négociateur. Cet accord, dit de dialogue et de coopération, vise donc à jeter les bases d’une relation mieux encadrée dans le futur. « Nous avons depuis longtemps des ambassades à Cuba, des projets communs, des échanges commerciaux, mais sans aucune garantie légale ou obligation mutuelle de permanence et de stabilité », notait encore ce haut fonctionnaire. Les pourparlers engagés l’an passé ont donc pour objectif d’assurer la pérennité des relations UE/Cuba, une première étape vers la formalisation progressive des échanges tant sur le plan politique qu’économique et commercial.
Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne, a récemment déclaré que l’UE ambitionnait de conclure ces discussions fin 2015. Une échéance jugée irréaliste par ce membre de l’équipe des négociateurs européens. « Nous ne bouclerons pas les pourparlers à l’issue de ce 5e round. Il en faudrait donc un sixième au plus tard en novembre, puis un accord politique.. ça me semble difficile », a-t-il confié, la semaine passée au Moci.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles