Le Conseil des investisseurs français en Afrique (CIAN), qui regroupe les principales entreprises françaises investies sur le continent africain, s’est doté d’une nouvelle Commission des Relations avec les institutions européennes que va présider le consultant Patrick Sevaistre, un expert de l’administration bruxelloise bien connu des milieux d’affaires franco-africains, et a lancé en même temps un service d’accompagnement de ses membres dans les méandres de l’administration bruxelloise pour accéder « au fonds Afrique » de l’Union européenne.
Annoncé par le président délégué du CIAN, Etienne Giros, lors d’un déjeuner ayant suivi la réunion du conseil d’administration de cette organisation et dont l’invité était Rémy Rioux, le directeur général de l’Agence française de développement (AFD), le 16 octobre, cette initiative coïncide aussi avec l’élection de ce dernier à la président de l’EBCAM (European Business Council for Africa), une association européenne regroupant des organisations sœurs du CIAN dans dix pays*.
Concrètement, ce nouveau service vise à proposer un accompagnement des responsables d’entreprises membres du CIAN dans leurs démarches pour bénéficier des financements disponibles à Bruxelles pour leurs projets en Afrique. D’après les précisions apportées par Patrick Sevaistre au Moci, ce service s’appuie sur un accord de partenariat noué par le CIAN avec le cabinet conseil Zenon 7, basé à Bruxelles.
Les demandes devront être transmises au président de la Commission Relations avec les institutions européennes qui effectuera une première analyse de la problématique et du besoin avant d’adresser une demande d’intervention éventuelle au cabinet bruxellois. Zenon 7 travaillera pour les membres du CIAN sur devis, et sur une base forfaitaire, après une étude au cas par cas de chaque demande. La fourchette des forfaits d’honoraires pourra varier entre 10 000 et 20 000 euros, selon les missions, le CIAN percevant une commission.
Alors qu’un autre Français, l’ancien président du Medef Pierre Gattaz, a pris cette année la présidence de BusinessEurope, l’association des patronats européens, le CIAN met donc résolument le cap sur l’Europe.
Christine Gilguy
* Fondée en 1973 par sept associations du secteur privé européens, l’EBCAM rassemble aujourd’hui les organisations patronales et chambres de commerce de dix pays : France (CIAN), Allemagne, Benelux, Grande-Bretagne, Suisse, Hongrie, Suède, Danemark, Norvège, Grèce. Hébergée à Bruxelles, elle revendique aujourd’hui l’adhésion de quelque 4 000 entreprises européennes ayant des intérêts sur le continent africain, du Maghreb à l’Afrique du Sud. Sa mission première est de représenter le secteur privé auprès des institutions comme le Conseil de l’Europe, la Commission européenne et le Parlement européen. L’EBCAM est aussi consulté sur les relations entre l’Europe et l’Afrique et lors de la conclusion de partenariats comme les Accords de Cotonou (cadre de coopération entre l’UE et les pays ACP), en cours de renégociation.