Un signe de détente sur le front des embargos russes ? Selon un communiqué du ministère français de l’Agriculture diffusé le 19 janvier, les services vétérinaires russes et français ont conclu un accord de principe, la semaine passée à Berlin, concernant la reprise des exportations françaises de porcs vivants, d’abats et de graisses de porc vers la Russie.
Depuis l’embargo décrété par Moscou sur les importations de porcs en février 2014 pour l’ensemble des pays de l’UE – en raison de la détection de cas de peste porcine africaine dans l’est de l’Europe – les négociations bilatérales ont en fait été continues entre Paris et Moscou. Compte tenu de la situation, la Commission européenne avait en effet autorisé les États membres concernés à négocier directement avec les Russes.
Vantant les mérites de l’organisation sanitaire et l’expertise scientifique françaises, Stéphane Le Foll a salué cet accord de principe qui va permettre, « dans les prochaines semaines », aux opérateurs du secteur de reprendre leurs échanges avec la Russie. Un marché à l’export stratégique pour la filière française de viande porcine, puisqu’il est estimé à près de 100 millions d’euros.
Avec d’autres États membres, comme le Danemark, la Hongrie, l’Autriche ou la Roumanie, la France continue néanmoins à réclamer l’adoption, par la Commission européenne, de mesures d’urgence, comme le stockage privé, pour la viande de porc dont les prix ont considérablement baissé ces dernières semaines. Autre revendication française : l’octroi d’aides supplémentaires en faveur des producteurs de lait pour faire face à un autre embargo russe sur de nombreux produits alimentaires européens, imposé par Moscou en août dernier sur fond de crise ukrainienne.
Autant de sujets inscrits à l’ordre du jour du Conseil Agriculture prévu à Bruxelles le 26 janvier prochain. D’ici là de nouvelles avancées seraient « envisageables ». Les derniers contacts entre les équipes de la Commission européenne et les services vétérinaires russes « devraient permettre, pour certains produits agricoles, des exportations européennes vers la Russie », confiait Enrico Brivio, porte-parole du commissaire à la Santé et à la sûreté alimentaire, assurant que le travail se poursuit pour mettre rapidement en œuvre les modalités de ces arrangements.
K.L, à Bruxelles