Chine, Etats-Unis, Inde : le top 3 de l’économie mondiale en 2050 (PwC)

La Chine, les Etats-Unis et l’Inde constitueront le podium de l’économie mondiale en 2050, en parité de pouvoir d’achat, selon une étude* prospective du cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers (PwC), publiée le 16 janvier.

Selon cette étude (voir Pdf en bas de page), l’économie mondiale devrait croître chaque année à un taux moyen tout juste supérieur à 3 %. A ce rythme, le produit intérieur brut (PIB) en parité de pouvoir d’achat (PPA) de la Chine atteindrait 53 856 milliards de dollars en 2050, 30 634 milliards de dollars en 2030 contre 11 347 milliards en 2011, devançant au passage les Etats-Unis. En effet, la Chine, selon les prévisions de PwC, devrait passer devant les Etats-Unis en 2017 en tant que plus grande économie mondiale en termes de parité de pouvoir d’achat. Sur ces mêmes bases, l’Inde (34 704 milliards de dollars), devrait devenir le troisième géant économique mondial d’ici 2050, loin devant le Brésil (8 825 milliards de dollars).

La Chine, les Etats-Unis et l’Inde devraient rester dans le Top 3 mondial en termes de PIB à parité de pouvoir d’achat et conforteraient de cette manière leur suprématie sur l’économie mondiale, devant le Brésil et le Japon, respectivement aux 4ème et 5ème places. En 2050, la France, avec un PIB en PPA de 5 714 milliards de dollars se positionnerait au 10ème rang et talonnerait l’Allemagne (5 822 milliards de dollars) classée 9ème.

Russie, Mexique, Turquie suivent

Autre constat de cette étude, les pays émergents devraient connaître une croissance beaucoup plus rapide que les pays du G7 d’ici 2050 avec un taux de croissance annuel moyen du PIB de 4 % ou plus, contre 2 % et moins pour les pays développés. Sur la même période, la Russie, le Mexique et l’Indonésie pourraient dépasser l’Allemagne et le Royaume-Uni ; la Turquie, supplanter l’Italie ; et le Nigeria, faire son entrée dans le Top 20, tout comme le Vietnam et l’Afrique du Sud à plus long terme.

Les pays de l’E7 (Brésil, Russie, Inde, Chine, Mexique, Indonésie et Turquie) pourraient ainsi emboîter le pas aux pays du G7 (France, Italie, Allemagne, Royaume-Uni, Etats-Unis, Canada, Japon) dès 2017 en termes de PIB en PPA. Une telle situation peut s’expliquer par le fait que la crise financière mondiale a touché le G7 beaucoup plus durement que les pays de l’E7 sur le court terme. Elle a aussi entraîné une révision à la baisse des projections de croissance à long terme à travers le G7, surtout aux États-Unis et dans les pays d’Europe qui se sont excessivement endettés pour alimenter leur croissance. Les économies développées ont également été bien plus lentes à sortir de la récession de 2008-2009. Selon, le rapport, l’écart de croissance entre les pays du G7 et de l’E7 va continuer à se creuser après 2017.

Le rapport met toutefois un bémol à ces perspectives, estimant que plusieurs facteurs pourraient changer la donne sur les projections de croissance des pays émergents. A commencer par une instabilité macroéconomique : le retour sur capital investi diminue en Chine et les méthodes d’allocation du capital restent à être améliorées dans les économies émergentes comme la Chine et l’Inde, où les banques d’État continuent à jouer un rôle dominant. La croissance de ces pays pourrait aussi être freinée en raison de difficultés à évaluer les améliorations liées aux technologies dans la qualité de certains services.

Un autre challenge clé pour les émergents concerne les ressources naturelles et le changement climatique. Mais devant la récente augmentation de l’utilisation de gaz de schiste, il y a moins de risques à voir s’épuiser les combustibles fossiles, selon PwC. Le rapport met l’accent sur la difficulté à limiter à 2 °C le réchauffement planétaire. D’après les projections du cabinet, les risques liés au dérèglement du climat devraient augmenter au cours des 40 prochaines années.

Venice Affre

*Intitulé « World in 2050. The BRICs and Beyond: Prospects, challenges and opportunities », le rapport se base sur le PIB en parité de pouvoir d’achat de 24 pays représentant plus de 80 % du PIB mondial.