Plantin, leader français de la truffe créé en 1830, réalise la moitié de son chiffre d’affaires à l’étranger. En forte croissance, la PME provençale veut s’appuyer sur le B2B, son marché historique, en renforçant son réseau de distributeurs, mais aussi sur le B2C, en ouvrant des boutiques dans les grandes capitales européennes.
Depuis 10 ans, la proportion de son chiffre d’affaires réalisé à l’export est plutôt stable : autour de 50 % en moyenne. Mais en valeur réelle, les chiffres sont en forte progression. En effet, en 12 ans, Plantin, PME familiale de Vaison la Romaine, en Provence, a multiplié son chiffre d’affaires par quatre, y compris à l’international.
Cette croissance ne semble pas prêt de de s’essouffler : Plantin a réalisé sur son dernier exercice un chiffre d’affaires de 19 millions d’euros et table pour cette année sur 25 millions avec 100 salariés (dont 25 installés à l’étranger).
50 tonnes de truffes transformées par an

Il faut dire que l’entreprise est le leader français de la truffe, un met de plus en plus prisé depuis 5 ans à travers la planète. Si la France et l’Italie en sont des productrices et consommatrices historiques, le directeur de Plantin, Luc Moulin, constate (avec plaisir forcément) que les pays du nord de l’Europe, les pays du Golfe ou encore les pays asiatiques, en sont de plus en plus friands.
Mais si cette croissance globale du marché facilite l’essor de la PME provençale, elle n’explique pas tout… « Nous avons accentué notre positionnement premium ces dernières années, nous avons beaucoup travaillé sur notre image de marque et nous avons renforcé notre maillage commercial en France et à l’étranger », souligne le dirigeant (notre photo en couverture).

Toutes variétés confondues, dont les deux stars que sont la fameuse truffe noire et la truffe d’été, Plantin transforme plus de 50 tonnes de truffes par an dans ses ateliers. A cette spécialité historique depuis sa création en 1930 par Marcel Plantin, s’ajoutent 30 tonnes de champignons secs.
Les truffes sont triées, transformées puis commercialisées fraiches ou appertisées. Depuis 5 ans, Plantin s’est également lancée dans des gammes d’épicerie fine : huiles, apéritifs, condiments, etc. Le tout, évidemment, à base de truffes.
Les clients de Plantin : les grandes tables gastronomiques, les industriels pour leurs recettes incluant des champignons premium (fromage, foie gras, etc), les traiteurs industriels, la distribution RHS, et le grand public auquel l’entreprise s’est ouverte en direct depuis quelques années seulement avec son nouvel e-shop, sa boutique de Vaison la Romaine et, depuis l’année dernière, sa marque Jean Baudoin Fils dédiée à la grande distribution.
Miser à l’international sur son positionnement haut de gamme
Plantin s’appuie à l’international sur une centaine de distributeurs ainsi que sur deux filiales créées il y a une quinzaine d’années : à Hong Kong et à New York.
« Ces deux filiales travaillent presque exclusivement en B2B », précise Luc Moulin. Elles disposent de stocks sur place pour les produits appertisés mais pour ce qui concerne les truffes fraiches, elles sont expédiées en avion pour servir les grandes tables du monde entier. Nous sommes sur des produits haut-de-gamme supportant le coût d’un transport par avion ».
Luc Moulin note par ailleurs une forte croissance à l’international de son segment « industriels ». « Ce marché est traité en direct depuis nos services en France, complète le dirigeant. Il nécessite une collaboration serrée pour la mise au point des recettes et du cahier des charges ».
Un concept store en projet à Paris et en Europe
Pour poursuivre son expansion internationale, Plantin travaille sur plusieurs axes. En particulier, le renforcement du maillage de distributeurs pour le segment B2B.

« Nous souhaitons nous développer tout en restant bien ancrés sur notre positionnement haut-de-gamme, décrypte Luc Moulin. La réglementation internationale nous est défavorable puisqu’elle permet à des restaurateurs, dans certaines zones géographiques, de servir des truffes bas-de-gamme, moins chères bien sûr mais sans saveur. En France, la réglementation est plus stricte. Malgré tout, les grandes tables font évidemment la différence, notre étiquette de Français haut-de-gamme est un atout certain ».
Pour le marché B2C, la nouvelle priorité stratégique de son plan « Plantin 2025», la PME a un plan bien arrêté : déployer un concept store à travers une dizaine de capitales européennes. « Nous constatons à Vaison la Romaine que la boutique plait aux consommateurs, explique Luc Moulin. Nous allons accélérer en installant une boutique à Paris -nous sommes actuellement en recherche de locaux- puis en dupliquant le modèle ailleurs en Europe ».
Stéphanie Gallo