Après l’accord des Vingt-sept sur la fin des moteurs thermiques émetteurs de CO2 en 2035, voici l’accord pour booster les infrastructures de carburants alternatifs. Les députés et la présidence suédoise du Conseil européen ont trouvé, le 28 mars, un accord provisoire sur des objectifs nationaux contraignants de déploiement d’infrastructures pour carburants alternatifs. Pour le moment informel, il n’en constitue pas moins un nouveau signal de la volonté de l’Union européenne (UE) de tenir les ambitions de son plan « Fit for 55 » de réduction des émissions de gaz à effet de serre et devrait à terme se traduire en une nouvelle législation européenne.
Dans la foulée de l’accord annoncé le 28 mars par les Vingt-sept sur la fin des moteurs thermiques pour les voitures neuves à partir de 2035 dans l’UE, fruit de longs mois de négociation et rendu possible par la levée du blocage allemand, c’est sur les réseaux de ravitaillement en carburants alternatifs qu’une étape décisive a été franchie.
Un accord provisoire a donc été conclu le 28 mars entre les négociateurs du Parlement et du Conseil pour actualiser les règles de l’Union européenne (UE) en matière d’infrastructures pour carburants alternatifs. Objectif : étendre le déploiement de stations de recharge ou de ravitaillement en carburants alternatifs pour les voitures, les camions et même les avions en stationnement, précise un communiqué du Parlement européen. L’accord vise également à contribuer à l’objectif de neutralité climatique pour 2050 du plan Fit for 55 de la Commission.
Vers des objectifs et des plans nationaux obligatoires
D’après le communiqué du Parlement européen, l’accord informel fixe « des objectifs nationaux minimums obligatoires pour le déploiement d’infrastructures de carburants alternatifs, et demande aux pays de l’UE de présenter leurs plans pour atteindre ces objectifs ».
Concrètement, les députés ont obtenu que les bornes de recharge électrique pour les voitures d’une puissance d’au moins 400 kW soient déployées au moins tous les 60 km le long d’ici 2026 du réseau RTE-T* central -le réseau autoroutiers européens intégrants les grands axes nationaux-, et que leur puissance soit portée à 600 kW d’ici 2028.
L’accord prévoit également l’obligation de disposer d’une station de recharge tous les 120 km pour les camions et les bus, mais, précise le communiqué, ces stations devront être installées sur la moitié des routes principales de l’UE d’ici 2028 et offrir une puissance de 1 400 kW à 2 800 kW en fonction de la route. Le dispositif sera complété par deux bornes de recharge pour camions dans des lieux de stationnement sécurisés à partir de 2028. Des dérogations relatives au déploiement des stations s’appliqueront aux régions ultrapériphériques, aux îles et aux routes à très faible trafic.
Les négociateurs sont également convenus de déployer des stations de ravitaillement en hydrogène le long du réseau RTE-T central tous les 200 km au moins d’ici 2031.
Recharge et paiement simplifiés
Autre point important de ce compromis, les utilisateurs de véhicules à carburant alternatif devront avoir la possibilité de « payer facilement aux points de recharge ou de ravitaillement (avec une carte de paiement, un dispositif sans contact ou, dans certains cas, en utilisant un QR code) ». L’accord précise en outre que « le prix facturé des carburants devra être affiché par kWh, par minute/session ou par kg, être raisonnable, aisément et clairement comparable, transparent et non discriminatoire ».
Enfin, la Commission européenne devra mettre en place, d’ici 2027, une « base de données européenne commune dédiée aux carburants alternatifs », afin de fournir aux consommateurs des informations sur leur disponibilité, les temps d’attente ou le prix dans les différentes stations.
Autant d’orientations qui devraient doper les activités des fournisseurs de solutions dans l’Union européenne.
C.G
*Pour découvrir la carte du réseau RTE-T Central, cliquez ICI