C’est une tendance plutôt positive pour les entreprises exportatrices françaises : la demande mondiale adressée à la France va connaître un rebond, selon des prévisions publiées par la direction générale du Trésor (DG Trésor). Elle pourrait progresser de 3,6 % en 2025.
Le commerce mondial reprend des couleurs et les exportateurs français de biens et de services devraient en profiter. D’après les prévisions de la DG Trésor, la demande mondiale adressée à la France pourrait progresser de +3,6 % en 2025, après un modeste +0,9 % cette année. Un vrai rebond après une année 2023 marquée par un fort repli de -2,1 %, stoppant la forte reprise post-Covid (+5,4 % en 2022, + 12,1 % en 2021).
Les trois-quarts de cette demande extérieure devraient provenir des économies avancées, le reste des pays émergents. Et ce rebond aurait d’ailleurs pu être plus important mais les exportations françaises souffrent de leur forte dépendance des économies avancées, en particulier européennes, dont la croissance est à la traîne, en particulier en Allemagne (+0,1 % en 2024, + 0,9 % en 2025).
Prévisions de croissance des principaux blocs
(2024 et 2025)Monde : + 3,2 % (2024) ; + 3,4 % (2025)
Économies avancées : + 1,7 % (2024) ; + 1,8 % (2025)
Dont
Zone euro : + 0,8 % (2024) ; + 1,4 % (2025)
-Allemagne : + 0,1 % (2024) ; + 0,9 % (2025)
-Espagne : + 2,7 % (2024) ; + 2,2 % (2025)
-Italie : + 0,9 % (2024) ; + 1,2 % (2025)
Royaume-Uni : + 1,1 % (2024) ; + 1,3 % (2025)
États-Unis : + 2,5 % (2024); + 1,9 % (2025)Économies émergentes : + 4,3 % (2024) ; + 4,4 % (2025)
Dont
Brésil : + 2,2 % (2024) ; + 2,4 % (2025)
Chine : + 5 % (2024) ; + 4,6 % (2025)
Inde : + 6,7 % (2024) ; + 6,6 % (2025)
Turquie : + 3,5 % (2024) ; + 3,3 % (2025)Source : DG Trésor
Ces perspectives néanmoins positives s’expliquent par un léger rebond de la croissance mondiale, tirée tout autant par les pays avancés qu’émergents (le ralentissement américain et chinois a été moins prononcé qu’anticipé au printemps), malgré des aléas importants dont le principal est l’impact des tensions géopolitiques. D’après les prévisions du Trésor, la croissance économique mondiale s’établirait à +3,2 % en 2024, soit au même rythme qu’en 2023 mais légèrement au-dessus des prévisions du printemps, avant d’accélérer en 2025 à +3,4 %.
Globalement et sans surprise, les pays émergents resteraient « le premier moteur de la croissance mondiale », retrouvant en 2025 leur niveau de croissance pré-crise soit + 4,4 %, contre + 1,8 % pour les pays avancés, toujours en retard par rapport au niveau de croissance pré-crise (+2,2 %).
Dans ce contexte, la DG Trésor anticipe une forte reprise du commerce mondial, après la récession de 2023 (-1,3 %) : les échanges de biens progresseraient de + 2 % en 2024 avant d’accélérer à + 4 % en 2025. Cette année, les échanges de biens sont freinés par « une demande en biens d’investissement (intensifs en échanges commerciaux) ralentie en 2024 par les effets du resserrement monétaire et à cause des tensions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales » souligne la DG Trésor. En 2025, leur croissance dépasserait celle de l’activité, « reflétant un rattrapage des échanges après la baisse de 2023 et la progression limitée de 2024 ».
Ces prévisions rejoignent les tendances mises en exergue par d’autres institutions, à l’instar de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) : dans ses prévisions de printemps, elle anticipait un rebond progressif des flux internationaux de marchandises avec une croissance en volume de +2,6 % en 2024, puis de +3,3 % en 2025.
C.G
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