Les échanges de produits agroalimentaires de l’Union européenne (UE) ont totalisé 401,5 milliards d’euros (Md EUR) l’an dernier, selon le bilan que vient de publier la Commission européenne, dégageant un excédent de 58 Md EUR. Les exportations ont bondi de 31,7 Md à 229,8 Md EUR, tandis que les achats aux pays tiers, en hausse de 32 %, ont atteint 172 Md EUR. Malgré la hausse des prix, les volumes se sont maintenus.
Le Vieux Continent conserve son rang de premier négociant mondial de produits agroalimentaires. Comme en 2022, le Royaume-Uni demeure la première destination des exportations dont il représente 20 %, suivi par les États-Unis (13 %) et la Chine (7 %).
La valeur des exportations de toutes les catégories agroalimentaires ont augmenté à destination du Royaume-Uni, à l’exception de deux d’entre elles (fruits et noix, horticulture). La plus forte augmentation en 2022 a été enregistrée pour les préparations de céréales et les produits de la minoterie (+ 1,1 Md EUR).
Les produits laitiers ainsi que les préparations à base de fruits, de noix et de légumes suivent avec une augmentation respective de plus de 500 M EUR. Cette évolution est largement due à une augmentation des prix, les quantités expédiées étant restées relativement stables.
En termes de quantité, les exportations d’un certain nombre de catégories agroalimentaires ont diminué telles les céréales, l’horticulture et les légumes).
Aux États-Unis, les principaux produits exportés ont été le vin (5 Md EUR, + 11 %) ), les spiritueux et et les liqueurs (3,8 Md EUR, + 16 %) et les préparations de céréales et produits de meunerie (2,7 Md EUR, + 38 %).
Les exportations vers la Russie en baisse de 4 %
Les ventes à la Russie ont quant à elles diminué en 2022, tant en valeur qu’en quantité. Les exportations de l’UE se sont élevées à 7 Md EUR, en baisse de 4 %. Les reculs les plus marqués ont été enregistrés dans l’horticulture, les préparations céréalières et les produits de la meunerie, ainsi que certaines boissons alcoolisées (bière, cidre).
A l’inverse, le vin (171 M EUR), les fruits et les noix (110 M EUR) et les légumes (85 M EUR) sont ceux qui ont le plus progressé.
Par produit, c’est la catégorie des céréales, des préparations à base de céréales et des produits de la minoterie qui ont affiché la plus forte croissance. En 2022, l’UE en a en effet exporté pour 39,9 Md. La valeur des ventes de céréales a explosé de + 41 % entre 2022 et 2021. En ce qui concerne les volumes, la situation a varié en fonction de la culture.
Alors que les exportations de blé ont atteint 31,9 millions de tonnes (Mt,+ 8 %), les exportations de maïs et d’autres céréales secondaires ont diminué. Ce phénomène s’explique par la forte baisse de la production de maïs de l’UE (- 24 %) et la légère réduction de la production d’orge (-1 %). Les exportations de blé ont particulièrement augmenté à destination du continent africain, Algérie en tête (4,9 Mt), suivie du Maroc (4,1 Mt), de l’Egypte (2,9 Mt) et du Nigeria (2,5 Mt).
Forte hausse des ventes de préparations céréalières
Du côté des préparations céréalières et de la minoterie les préparations alimentaires pour nourrissons (+ 30 %) et les pâtes alimentaires (+ 34 %) ont enregistré les plus fortes hausses. En volume, alors que les exportations d’amidon et de malt ont baissé (respectivement de 13% et 17%), les exportations de l’UE de préparations céréalières et de farines et flocons ont augmenté respectivement de 2 % et 4 %.
Enfin, l’UE a exporté pour 45 Md EUR de produits animaux (+ 10 %), un secteur dominé par les produits laitiers (20,4 Md) qui ont bénéficié de prix élevés au niveau mondial. Dans le même temps, les importations de l’UE ont atteint 2,6 milliards d’euros.
Bien qu’en recul, la viande porcine reste le premier produit carné exporté (13,8 Md EUR, – 5 %). La valeur exportée reste néanmoins supérieure de 9 % à celle de 2020. Les ventes de volaille et d’œufs de l’UE se sont élevées à 5,9 Md EUR. Malgré l’augmentation de 20 % des exportations due à une hausse des valeurs unitaires, les volumes d’exportation ont diminué de 204 000 tonnes.
Les exportations de viande bovine (4,3 Md EUR, + 11 %) étaient principalement destinées au Royaume-Uni, à Israël et à la Suisse. Là encore, l’augmentation de la valeur est largement due à l’augmentation de la valeur unitaire des exportations. L’UE est un léger importateur net d’ovins et de caprins avec 678 M EUR d’exportations et 1,3 Md EUR d’importations.
S.C.