Alors que le 8 octobre, l’application de l’Accord de libre-échange (ALE) de
l’Union européenne (UE) avec la Corée du Sud a atteint la barre des 100
premiers jours, le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, en visite
le 11 octobre à la Chambre de commerce de l’UE en Corée, à Séoul, a rendu compte
des premiers résultats observés depuis l’entrée en vigueur de cet accord bilatéral – le plus ambitieux
jamais négocié par l’Union européenne, selon Bruxelles.
Cet accord présente en effet un
niveau de démantèlement des droits de douane sans précédent, et des conditions innovantes
pour les barrières non-tarifaires. Et alors que l’ALE est devenu opérationnel
le 1er juillet, les premières réductions de droits de douane ont été
effectives, a indiqué M. De Gucht. D’ici 5 ans, a-t-il ajouté, 98,7 % des taxes à l’importation sur les
produits industriels et agricoles seront supprimées.
Selon lui, il faudra attendre un peu plus que cette période de trois mois
pour être capable de dresser un bilan complet des progrès effectués par les deux parties dans le cadre de la mise en œuvre de
l’accord. Ces dernières, a rapporté le commissaire, se sont notamment entendues sur des
applications dans le domaine des véhicules à moteur et dans
l’électronique.
La mise en oeuvre de l’ALE a eu toutefois déjà des effets positifs. Ainsi, en juillet, l’Union européenne a affiché
son premier surplus commercial avec la Corée du Sud depuis dix ans, une évolution non sans coïncidence avec l’application de l’accord de libre-échange, d’après le
commissaire. Deuxième constat : depuis le 1er juillet, date à laquelle les premières barrières douanières sont tombées, le volume et la valeur des
exportations pour certains produits de l’UE ont bondi : qu’il s’agisse du porc, du vin, du chocolat, des marques de luxe (voitures, habillement et accessoires de première qualité) ou du secteur de l’ameublement et des
machines-outils.
Troisième observation : cet accord commercial, rappelle Karel De Gucht, soutient les efforts des Sud-coréens pour contrôler l’inflation, notamment dans
le secteur de l’alimentation. Quatrième remarque : les conditions d’introduction sur le marché coréen des
produits et des services sont simplifiées. Par exemple, depuis le 1er
juillet, une double certification n’est plus nécessaire pour la plupart des
standards de sécurité des voitures européennes importées vers la Corée – un
secteur qui représente actuellement 8 % des exportations européennes, a précisé
le commissaire européen.
Le même constat a été observé sur les normes
de sécurité électrique des machines industrielles de l’UE – lesquelles peuvent désormais être auto-certifiées en Europe. Il s’agit d’une importante réduction de coût pour un
secteur qui représente 30 % des exportations actuelles. Une fois les périodes
transitionnelles achevées, la même politique s’appliquera dans d’autres secteurs majeurs tels que les
services financiers, a informé le commissaire.
En 2010, le commerce de biens entre l’UE et la Corée du Sud a
représenté 66,6 milliards d’euros. L’UE affiche actuellement un déficit commercial avec la Corée du Sud. Toutefois, rapporte
la Commission, ce déficit
devrait diminuer du fait de l’entrée en vigueur de l’ALE. L’UE présente un important surplus commercial sur
certains produits :
chimiques, pharmaceutiques, pièces détachées automobiles, machines
industrielles, chaussures, équipement médical, métaux non ferreux, fer et
acier, cuir et fourrure, bois, céramique et verre. Afin de promouvoir auprès des opérateurs économiques les
bénéfices de cet accord, la Commission organisera à Bruxelles, le 27 octobre, un important séminaire à ce sujet.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consulter dans la fiche pays du MOCI sur la Corée du sud, la rubrique « accès au marché »
Site de la Chambre de commerce de l’Union européenne en Corée du Sud (EUCCK) : :http://www.eucck.org/